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Variations du Léman, au gré des saisons

Vue des terrasses de Lavaux au printemps avec Stéphanie Bircher et Emma Lucy Linford  | DR

Art textile
Des mosaïques d’étoffes composent des vues du Lavaux et des Dents-du-Midi. Alliant minutie et créativité, ces vitraux de tissus vibrent de beauté. Une découverte.

Des rayons de soleil qui éclatent dans un ciel rose. Jaune, orange, bleu, vert: après l’hiver, la sève remonte dans les vignes de Lavaux. Une centaine de pièces de tissus composent cette mosaïque printanière. Un travail d’orfèvre qui a demandé du temps à la création. Durant une année, un rendez-vous hebdomadaire a été nécessaire pour composer ces huit représentations. «Les coutures doivent être très précises, au millimètre près, pour permettre une belle transparence des matières. C’est un travail de patience», précise la styliste Stéphanie Bircher qui a grandi à Lutry.
En écho à ces terrasses viticoles, une vue des Dents-du-Midi se décline au gré des quatre saisons. «Nous avons voulu rendre hommage à ces deux paysages de notre enfance, glisse la plasticienne Emma Lucy Linford, enfant de Chardonne. La beauté de cette région est exceptionnelle.»
Si les terrasses de Lavaux sont composées d’une centaine de pièces de tissus, Les Dents-du-Midi en décomptent une soixantaine. Un acte créatif ressourçant, loin des préoccupations financières, avec des tissus de seconde main. Comme créatrice de vêtements et d’accessoires, la boélande Stéphanie Bircher met un point d’honneur à réinterpréter et valoriser le folklore suisse.

Patchwork à quatre mains
Passant de couleurs flamboyantes à une palette polaire, l’apparente simplicité du paysage est trompeuse, car l’assemblage des morceaux de tissus est un vrai casse-tête. Il a fallu se montrer méthodique: à la machine à coudre, Stéphanie Bircher; aux ciseaux, Emma Lucy Linford. «Nous avons tout fait ensemble, des dessins préparatoires aux coutures finales», relève cette dernière.
Loin d’être fastidieux, ce travail était une «soupape» pour ces deux artistes. «Créer des œuvres en bonne compagnie, sans pression productive, c’est que du bonheur», relate Stéphanie Bircher. «Nous avons d’ailleurs gardé notre rendez-vous hebdomadaire après avoir terminé ces tableaux, afin de poursuivre notre expérimentation commune», complète sa complice.
Fruit de cette collaboration fructueuse, à la croisée de leur pratique artistique, ces huit œuvres d’art sont cousues sur des rideaux de coton blanc. «Comme l’usage de ce support est de filtrer la lumière, nous trouvions intéressant de glisser de la beauté dans la domesticité», note la plasticienne lausannoise.

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