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Lourdes attaques au Conseil communal

Municipal et membre du CA de Satom, Jean-Luc Duroux (à gauche ci-dessous) a subi les foudres du président de l’Entente aiglonne, Marcel-Jacques Bacca, lors du dernier Conseil communal.  |Satom – T. Masotti

Aigle
Un élu a vertement tancé un municipal l’accusant de ne plus défendre les intérêts de la Commune en sa qualité de membre du Conseil d’administration de Satom.

La dernière séance du Conseil communal d’Aigle s’est déroulée le 3 avril sans anicroche. Jusqu’à une réponse de l’Exécutif au sujet du non-accord – pour l’heure – entre la Ville et Satom pour le chauffage de l’immeuble rénové de l’administration communale. Pour rappel, la Société anonyme de traitement des ordures ménagères – propriété des Communes et des Cantons de Vaud et du Valais – installe actuellement depuis Monthey un chauffage à distance souterrain pour alimenter les bâtiments aiglons.

Président de l’Entente aiglonne (EA), Marcel-Jacques Bacca a alors attaqué vertement le municipal aiglon Jean-Luc Duroux, après l’avoir qualifié d’«ami personnel». Le notable s’est demandé si l’édile avait toujours «la possibilité de défendre la Commune, alors qu’il est <mouillé> en tant que membre du Conseil d’administration de Satom».

Cette dernière est une entreprise publique en main des 73 Communes des deux cantons. Jean-Luc Duroux est quant à lui le représentant des Communes vaudoises au sein de son Conseil.

« Propos choquants »

Devant une audience interloquée, Marcel-Jacques Bacca, se mélangeant les pinceaux sur le statut juridique, en a remis une couche. «Satom a tout à gagner. Mais qui défend les intérêts des Aiglons? La Municipalité doit informer ce Conseil communal et lui dire comment elle voit ses relations avec une société qui nourrit un des siens. Un siège dans un Conseil d’administration, c’est rémunéré. Celui qui en fait partie doit donc respecter celui qui le rémunère.»

Le syndic Grégory Devaud, qui a évoqué «des allégations et des attaques en règle», a rappelé le cadre fixé. Notamment en ce qui concerne la rémunération. «Les jetons de présence touchés pour cette activité par mon collègue sont reversés à la Commune. Le règlement indique que 50% sont ensuite redistribués, selon une clé de répartition convenue, entre les membres de l’Exécutif.»

Très peu d’élus ont pris la parole après cet échange tendu. Laurence Burnier (PLR) a déclaré que Monsieur Bacca «assénait des insinuations totalement inadmissibles. Je trouve cela très choquant». Représentant du PS, Marc Allenbach a trouvé la posture du président de l’EA «totalement risible, car il demande en même temps à la Municipalité de contrôler Satom et de ne pas siéger dans le Conseil d’administration». Le socialiste affirme encore que «depuis le temps, tout le monde a compris que Monsieur Bacca est opposé, par principe, au chauffage à distance».

Ce dernier combat le principe même de l’installation du Thermorezo de l’entreprise. En 2024, lui et son camarade de parti Philippe Bellwald ont déposé une plainte pénale contre la Municipalité d’Aigle et deux membres du Conseil d’administration de Satom. Principalement pour «contravention à la Loi cantonale sur l’aménagement du territoire et abus d’autorité». Les duettistes, qui demandaient par ailleurs la suspension immédiate des travaux en cours en attendant le jugement sur le fond, ont été récemment déboutés par le Tribunal fédéral.

Des suites pénales ?

Depuis les faits, très prudente, la Municipalité n’a pas voulu prendre position in corpore ou à titre personnel s’agissant de Jean-Luc Duroux, avant la validation par le plénum demain soir du procès-verbal de la séance du 3 avril dernier, lequel pourrait être modifié, voire attaqué avant le vote.

Président de l’organe délibérant, Jean-François Croset (EA) assure «que le PV reprend très exactement les propos tenus sur la base de l’enregistrement audio». Le premier citoyen aiglon déclare qu’il fera une «intervention ferme pour rappeler les règles de bonne conduite et de bienséance dans le cadre du Conseil communal».

Du côté de Satom, le président du Conseil d’administration Stéphane Coppey indique «avoir été informé évidemment de l’incident. Mais n’ayant pas accès au procès-verbal, nous ignorons très exactement ce qui a été dit. Nous attendons de connaître les propos exacts tenus après validation dudit PV pour nous prononcer et savoir quelle suite à donner ou pas à cette affaire».

Joint par téléphone depuis, Marcel-Jacques Bacca n’a pas prévu d’intervenir sur le sujet demain, ni de s’excuser. Il affirme qu’il n’a «pas voulu attaquer Monsieur Duroux en tant que personne, mais qu’un municipal aiglon ne peut pas défendre d’autres intérêts dans un Conseil d’administration et qu’il devrait donc se retirer de cette charge».

"Nous attendons la validation du procès-verbal pour nous déterminer sur la suite à donner”

Jean-Luc Duroux, Municipal et membre du CA de Satom

"Je n’ai pas voulu attaquer M. Duroux en tant que personne"

Marcel-Jacques Bacca, Président-fondateur de l’Entente aiglonne