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Le Wagon reprend vie au fournil

À côté de sa compagne Andreana Yankova, Sébastien Angelini et sa mère Myriam (à gauche), ont découvert la nouvelle vie d’une partie du mobilier du Wagon chez Stéphane et Valérie Baud (à droite).  | P. Genet

Corbeyrier
Le boulanger Stéphane Baud a récupéré une partie du mobilier de la discothèque Le Wagon, qui a animé les nuits villardoues à Chesières il y a 50 ans.

Véhiculant l’imaginaire du voyage, entre grands départs et émouvants retours, l’univers des trains est souvent le cadre de belles histoires. Celle-ci en est une, qui réunit des actrices et acteurs dont votre journal s’était fait l’écho des destinées.

C’est à la suite d’un de nos articles en effet que Stéphane Baud et sa femme Valérie, de la boulangerie végétale Aux pains sans peines, ont été amenés à poser leur échoppe itinérante sur la place du Marché de Bex. C’est après un autre de nos récits que Sébastien Angelini a pu trouver un repreneur pour une partie du mobilier ferroviaire d’époque – issu de trains du MOB (Montreux Oberland bernois) et des CFF – qui avait habité la discothèque Le Wagon, fondée par ses grands-parents Amalie et André Angelini à Chesières au début des années 1970.

Et ce repreneur n’est autre que Stéphane Baud, passionné de trains depuis sa plus tendre enfance. Une passion qui «remonte à tout petit, nous raconte-t-il en ce samedi après-midi sur sa terrasse. Ça a commencé avec un circuit de train électrique, et puis j’en ai mis plein la maison…» «Ça n’a pas changé, ça…», lance alors son épouse, provoquant l’hilarité générale.

Leur maison de Corbeyrier s’est donc encore garnie en janvier dernier, en cette pièce qui avait été un jacuzzi, puis un carnotzet. Deux banquettes historiques avec leurs panières à bagages, une porte de compartiment, une fenêtre avec son pourtour et cendrier intégré, des miroirs et moults accessoires, de la poubelle SBB-CFF à l’écriteau invitant à ne pas se pencher au dehors en passant par les vis en laiton.

« Presque encore plus fidèle que Le Wagon »

Soit une partie seulement de ce qui a servi de cadre au Wagon voici 50 ans. «J’aurais récupéré le tout si j’avais eu la place, souligne
Stéphane Baud. C’est du patrimoine… Regarde ça, ils savaient vivre à l’époque», s’enthousiasme-t-il en s’asseyant sur les très confortables sièges de velours.

Dans ce compartiment, sous les yeux de Bernard le mannequin conducteur de locomotive, le boulanger prévoit de réaliser des interviews de gens avec lesquels il travaille – maraîchers, meuniers, pour n’en citer que quelques-uns. Le tout avec vue plongeante sur la plaine chablaisienne. Le projet, en tous les cas, enthousiasme Sébastien Angelini, dont la maman Myriam fut aux premières loges du Wagon aux côtés de Daniel et Michel Angelini, père et oncle de Sébastien. «Stéphane a su adapter le matériel à ce qu’il voulait en faire et en ressortir l’esprit pour recréer un monde cohérent; c’est presque encore plus fidèle que ça ne l’était au Wagon; c’est incroyable», se réjouit-il, ému.