Gégé reçoit une facture de 20 centimes pour des cachets

«Quand j’ai vu le montant exigé au bas du bulletin de versement, j’ai éclaté de rire. 20 centimes! Vous vous rendez compte?», se marre encore Gérard Norbon*. Début juillet, l’alerte septuagénaire de Territet reçoit de la part de Sun Store Clarens la «douloureuse» pour des médicaments non remboursés par sa caisse maladie. «Je ne sais même pas de quelle molécule il s’agit.»

Le retraité a eu un printemps compliqué. Celui que tout le monde nomme affectueusement «Gégé» est tombé dans les escaliers et s’est cassé la jambe gauche. Hospitalisé d’abord dans un hôpital romand, il a ensuite été transféré dans un EMS de la région pour un court séjour, avant de pouvoir réintégrer son nid douillet. Dans sa boîte aux lettres attendent différentes factures inhérentes à sa prise en charge. Et donc, celle de 20 centimes envoyée dans une enveloppe affranchie à … 1 franc.

Facétieux, Gérard Norbon envisage un court moment de savoir s’il «pouvait la payer en plusieurs fois, histoire de voir la réaction. Mais ça aurait fait des frais. Imaginez le coût du papier, l’impression de la facture et de sa lettre d’accompagnement, l’affranchir, la poster…» (rires).

Mais Gégé cesse la gaudriole et s’acquitte de la facture. «Pour ne pas créer de problème, je l’ai réglée rubis sur l’ongle. Enfin, rubis, c’est une expression…» Il l’a fait avant le délai fatidique de 30 jours, tel qu’indiqué au bas de la lettre de Sun Store, histoire de ne pas se voir mettre aux poursuites.

Faute avouée

Vous l’aurez peut-être supputé, mais il s’avère que ce cas n’est ni plus ni moins qu’une méprise. Galenica, maison-mère de Sun Store, première chaîne pharmaceutique en Suisse, a promptement réagi. «Il s’agit ici d’une erreur pour laquelle nous présentons nos excuses les plus sincères à notre client. La facture a été bien sûr immédiatement annulée», écrit Tanja Clément.

La porte-parole de Galenica l’affirme: «Nous prenons cet incident comme une occasion de compléter et/ou vérifier le processus, afin d’empêcher l’envoi de telles factures. Si le client concerné ou un proche se présente, la pharmacienne s’excusera personnellement pour cette erreur.»

Et du côté de «Gégé»? Il n’y a pas d’embrouille: «Je ne vais pas aller importuner ces personnes. L’erreur est humaine. Et surtout ce non-incident est clos.»

*nom connu de la rédaction