Une association pour aider les mamans en détresse

«Vous auriez une baignoire plus grande?» Grâce à un traducteur instantané, Nimo parvient à se faire comprendre d’Anne-Catherine Sauser, une bénévole de Jongny. Originaire de Somalie, cette maman cherche aussi des vêtements légers pour son bébé de huit mois. En ce mercredi matin, trois bénévoles sont au petit soin des quelques mamans qui viennent trouver du soutien matériel.

Lit, baignoire, biberon, jeux ou habits: le centre boéland de SOS futures mamans offre gratuitement les équipements de base pour accueillir un enfant. «Nous avons de tout, sauf des couches, détaille Esther Hagmann. C’est une question de coûts, mais aussi de philosophie. Nous ne sommes pas un centre de distribution de Pampers gratuits.»

Fonctionnant sur donations, cette association vise à soutenir les familles dans le besoin. Comme pour compléter cette mission, une maman vient tout juste de franchir le seuil pour venir donner des habits d’enfants. «Nous sommes une grande chaîne de solidarité, acquiesce la toute nouvelle présidente de l’antenne régionale Sophie Moser. Notre objectif est d’enlever une partie de la pression financière et matérielle, afin d’accueillir son bébé sereinement.»

Donner un peu d’air

Le jour de ce reportage, les bénévoles n’ont reçu que peu de bénéficiaires, ce qui est assez «inhabituel», selon les responsables de l’antenne de La Tour-de-Peilz. Accompagnée par deux de ses enfants, Caroline revient dans les locaux. «Il y a sept ans, l’association m’a aidée à accueillir mon deuxième fils dignement. J’étais en difficulté financière, car j’étais à l’aide sociale, et je ne recevais que le minimum vital. SOS futures mamans m’a permis d’avoir une poussette, un lit, des vêtements et une baignoire.»

Alors dépourvue de soutien familial et en situation de précarité, Caroline a trouvé des personnes à l’écoute, qui ont su la diriger vers d’autres structures pour répondre à ses questions. «Cette association aide les mamans en détresse, et sans jugement.» Enceinte de 9 mois, elle attend un quatrième garçon, et si elle revient aujourd’hui, c’est pour trouver des vêtements pour son futur nourrisson, et des jouets pour ses jeunes garçons. D’ailleurs, un joli tracteur avec une pelleteuse a fait de l’œil à l’un d’eux.

Vers les étagères d’habits, une rangée de boîtes soigneusement classées permet de trier les différents articles selon l’âge. «Pour les pyjamas, vous avez une préférence en termes de couleurs?», demande Esther. «Non, tout me va», lui répond Caroline.

Si les bénéficiaires sont majoritairement de jeunes mères, «nous incluons aussi les papas bien sûr, souligne Esther. Nous sommes là pour soutenir les familles».

Besoin de bénévoles

En plus de cette aide matérielle pour les bambins jusqu’à six ans, l’antenne régionale de SOS futures mamans peut aussi loger une maman en urgence dans un studio, jusqu’à maximum six mois après son accouchement, «le temps de se retourner», glisse Sophie Moser.

Ouvert trois jours par semaine, le centre boéland a dû restreindre ses horaires à deux jours (lundi et mercredi), par manque de personnel. «Nous sommes en train de développer nos soutiens, afin de pérenniser nos activités, ajoute Esther. Nous sommes d’ailleurs en contact avec des Communes.»