Entrelacer fripes et café

«Il est tout beau ton <shop>! Je fais un petit tour, pour voir si je trouve la pièce qui me manque.» Pull Adidas de la fin des années 1980, veste imperméable Barbour et chemise Yves Saint Laurent: des pépites dénichées par Jeremy Pittier. «Mes pièces conviennent autant à des grands-papas qu’à des plus jeunes.» À quelques pas du lac, les cintres glissent sur les portants, le percolateur fuse, et la platine diffuse de la <soul>.  

En fin connaisseur des vêtements de seconde main, il n’en est pas à son coup d’essai. En 2014, le Boéland avait lancé sa boutique Lowkey dans le quartier de la gare à Vevey, avant de passer par la vente en ligne. Cet ancien employé de Nestlé vient d’ouvrir «921», sa toute nouvelle enseigne dévolue aux vêtements d’occasion. Un ancrage local – «921» étant l’indicatif de la Ville – et physique, avec l’envie de transmettre son amour textile.

Anti fast-fashion

Loin des étals de grossiste, «921» propose des pièces dûment sélectionnées. «Je vais à l’encontre de la <fast fashion>. Mon but est de proposer des habits que l’on peut porter toute sa vie, et qui ne se transforment pas en lavette après trois lavages.» Trouver des perles des années 1980 à 2000 revient à effectuer une véritable chasse aux trésors. «Sur 150 habits que je vois lorsque je chine, je n’en garde généralement qu’une pièce.» Son amour du textile le mène d’ailleurs aux quatre coins du monde, des États-Unis au continent asiatique. «Comme j’ai commencé à m’investir dans cette industrie textile il y a 12 ans, j’ai réussi à nouer des relations privilégiées avec quelques fournisseurs spécialisés.»

Un œil aiguisé, grâce auquel il s’est bâti une jolie réputation depuis une dizaine d’années. Parmi sa clientèle, il y a notamment eu les rappeurs belges Roméo Elvis, Caballero et JeanJass et le Français Lomepal. Tous ces artistes s’étaient spécialement rendus à Vevey pour découvrir son assortiment. Cette clientèle «VIP» a permis de propulser et de confirmer sa réputation en Suisse, mais aussi au-delà des frontières nationales.

Après une refonte complète de ce local de stockage – auparavant un espace utilisé par la librairie La Fontaine – l’espace propose aussi un espace d’écoute et de vente de vinyles et un bar à café. Une manière «d’accompagner l’expérience de notre clientèle». Avec son associé Thibault Guignard, Jeremy Pittier souhaite à l’avenir développer leur offre gourmande. Des «standers» aux assiettes, ces esthètes ont de quoi ravitailler. 

Plus d’infos:
«921», rue du Lac 47, ouvert de mardi à samedi.