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Le Vevey-Sports à nouveau en crise

Vevey avait réussi une performance de choix en août en Coupe de Suisse face au Lausanne-Sport. De quoi mettre un peu de baume au coeur, alors qu’en coulisse, la situation de crise n’est pas réglée. |asproduction.ch / Vevey-Sports

Football
Après le départ de joueurs clés et la démission de plusieurs membres du comité, c’est l’entraîneur Metin Karagülle qui a jeté l’éponge vendredi dernier. La direction est mise en cause.

Mais que va-t-il advenir du Vevey-Sports? Même avec des joueurs impayés pendant de longs mois, l’équipe héroïque avait réussi la saison dernière des débuts encourageants en Promotion League.
Cela se passe nettement moins bien dans le présent championnat: après sept journées, le club de la Riviera est bon dernier avec 0 point. Bien plus grave: entre des dettes et un comité qui s’est désagrégé depuis début septembre, c’est l’avenir même du club qui semble menacé. Joint au téléphone, l’entraîneur Metin Karagülle, qui a démissionné vendredi dernier, ne voit qu’une solution. «Il faudrait que les anciens se mettent autour d’une table pour donner un grand coup de balai!»


Retombé comme un soufflé
Élu nouveau président en juin dernier, Fatlind Rama apparaissait comme l’homme providentiel pour sauver un club déjà criblé de dettes. Le jeune Chablaisien, actif dans l’immobilier, avait promis d’amener l’argent qui manquait. Or, quatre mois plus tard, la situation ne s’est pas améliorée, au contraire.
Si le compteur de l’équipe première, malgré trois matches nuls, reste bloqué à 0 point, c’est que voilà un mois, le club a écopé d’une pénalité de trois points de la part de la Commission de discipline de la Première Ligue. Un document attestant du paiement des salaires n’avait pas été transmis à temps. Selon la toujours bien informée Confrérie du Vevey-Sports, le montant des salaires encore impayés de la saison dernière se monterait à quelque 110’000 francs. Depuis le début de la saison, plusieurs joueurs cadres sont ainsi partis vers des clubs leur offrant plus de garanties, comme Allan Eleouet qui évolue avec Bavois aujourd’hui. Plus récemment, le dernier capitaine et pilier du club, Marvin Louisius, a également jeté l’éponge.
Cinq membres du comité, actifs au club depuis des années, ont aussi démissionné en cette fin d’été. En désaccord avec la direction, ils réagissaient à la nomination, lors d’une assemblée extraordinaire convoquée en 48 heures, du nouveau vice-président Egzon Uka, un proche de Rama. Conseiller en prévoyance et patrimoine selon son compte LinkedIn, ce dernier est censé être le nouveau bailleur de fonds du club.

«Humainement, je n’en pouvais plus»
La démission vendredi de Metin Karagülle, l’entraîneur depuis le début de la saison, a sonné comme un nouveau coup de massue. Dans son communiqué, le coach explique qu’il a pris cette décision «compte tenu des incertitudes concernant la direction du club, avec qui les relations sont complètement floues, et du départ de plusieurs joueurs». Il dit regretter cette situation, car il s’est «totalement investi pour remettre l’équipe sur de bons rails».
Propriétaire d’un grand garage à Collombey, figure bien connue du foot régional, Metin Karagülle avait déjà été par trois fois entraîneur assistant du Vevey-Sports par le passé. Au téléphone, il nous a dit refuser de polémiquer davantage tout en nous faisant part de son amertume. «J’ai dit au revoir à mes joueurs. Très attaché à ce club, je crois avoir été durant toute ma carrière un rassembleur, un type fair-play, mais cette saison j’ai beaucoup souffert. Humainement, je n’en pouvais plus. À un moment, on m’a proposé la présidence ce que j’ai refusé.»


L’espoir comme dernier moteur?
Joint lundi matin, Fatlind Rama, le président, dément la rumeur qui annonçait sa démission en fin de semaine dernière. «Conformément à mon mandat, j’irai au moins jusqu’à la prochaine assemblée générale, même si elle n’est pas encore agendée.» Comment explique-t-il la situation actuelle peu enviable du club? «Les résultats! tranche-t-il. Comment intéresser les sponsors quand vous êtes derniers du classement? Et puis l’équipe est prétéritée par l’absence de terrain en ce début de saison. Le secteur formation, lui, se porte bien.»
Et quid des critiques auxquelles il est confronté ces derniers temps? «N’étant pas sur les réseaux sociaux, je reste un peu à l’écart. Dans la vie, on essaie de faire les choses bien et parfois ça ne marche pas», relativise-t-il.
Président de la Confrérie du Vevey-Sports, Jérôme Christen s’est dit quant à lui forcément attristé par ce qui arrive au club qui lui est cher. «C’est vraiment malheureux. Je regrette notamment que des piliers du club, membres du comité, soient partis devant un tel flou et de peur de se retrouver dans une barque foireuse. Alors que l’inquiétude autour de Vevey ne date pas d’hier, un espoir était né avec l’arrivée de ce nouveau président. Maintenant, on espère toujours que les choses s’arrangent…»

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