
Dans le livre d’or de l’église de Roche, des commentaires font mention de ce mystique vortex énergétique. | L. Menétrey
L’église protestante de Roche, édifiée en 1882, occupe les murs d’un ancien magasin à sel. À l’origine, un simple bâtiment industriel. Pourtant, il semblerait qu’il ait été édifié à cet endroit pour une raison bien précise. Dans le journal communal de Roche du mois de juillet, il est écrit «Roche, vortex mondial d’énergie». L’église de la rue des Salines serait «une zone où l’énergie terrestre est particulièrement puissante» et ferait partie d’un réseau de quatorze vortex à travers la planète. Ce serait «la chercheuse» Cathy Muller qui en est à l’origine. Cette dernière est plutôt thérapeute et ce qu’elle appelle «channel», celle qui fait le lien avec l’au-delà. «Je fais l’intermédiaire entre différents plans, ça s’apparente à de la médiumnité, mais c’est un terme connoté péjorativement», explique-t-elle. Cathy Muller a identifié ce lieu en 2008 comme étant un vortex énergétique.
Le terme vortex vient du latin vertex, qui signifie tourbillon. En physique, ce terme est utilisé pour désigner un mouvement tourbillonnaire de fluide ou de particules. En géobiologie (pseudoscience portant sur la croyance des relations entre l’environnement, les constructions et le mode de vie avec le vivant), c’est une zone où l’énergie tourne sur elle-même en spirale.
Picotements, chaleur, relaxation
Mais comment Cathy Muller a-t-elle identifié ce «vortex»? Elle raconte un cheminement personnel pour le moins inouï. En 1999, sa fille alors âgée de 10 ans, Lina, est atteinte d’un cancer. «Elle était aux soins intensifs et ne pouvait plus faire usage de la parole. On communiquait avec un tableau qui contenait les lettres de l’alphabet, elle formait des mots en les montrant du doigt.» Après le décès de sa fille, Cathy Muller dit avoir poursuivi ce dialogue, son pendentif lui servant à former des mots en oscillant au-dessus du tableau. C’est ainsi, selon elle, que Lina lui aurait transmis l’existence de quatorze vortex énergétiques, destinés à «répandre plus de paix».
Guidée par ces messages, cette maman serait finalement arrivée à Roche. «Ma fille me communique une zone, puis à l’aide d’une carte je la précise. C’est un peu comme jouer à Sherlock Holmes», dit-elle. Quand j’ai réalisé que c’était dans une église, j’étais étonnée. Je ne m’y attendais pas», avoue-t-elle. Mais le ressenti sur place a été immédiat. «C’était puissant!» Depuis, ils sont près d’une centaine à avoir témoigné sur son site Web et à évoquer des bienfaits relaxants, mais aussi des sensations physiques: picotements, chaleur… Dans le livre d’or de l’église, quelques visiteurs en font également mention. «Le vortex est bien là!»
Pas de fondement scientifique
Le géophysicien Niklas Linde, professeur à l’Université de Lausanne, apporte un regard scientifique. En effet, l’intensité du champ magnétique varie selon le lieu. «Des variations locales sont possibles à proximité d’un bâtiment en raison des matériaux de construction utilisés ou de la roche sous-jacente. Des mesures avec un magnétomètre peuvent déterminer si une zone présente une intensité magnétique plus élevée.»
Pour ce dernier, des phénomènes électromagnétiques peuvent être amplifiés selon la topographie, les matériaux de construction, la présence de métaux ou la géologie. «Les vortices sont fréquents dans la nature (p.ex. tornades), mais le concept des vortex énergétiques ne semble pas avoir de fondement scientifique», souligne-t-il.
Le cas de Chessel
À 5 km de là, l’église romane Saint-Nicolas de Chessel, datant des XIIIe et XIVe siècles, bâtie sur des vestiges antiques romains, serait, elle aussi, un haut lieu énergétique. Tout comme Roche, l’église est protestante et compte parmi les chapelles de la paroisse Villeneuve-Haut-lac. Ici, on ne parle plus de vortex, mais de «cheminées cosmo-telluriques» – des puits d’énergie ou des colonnes énergétiques reliant la Terre et le ciel. Même le site Web de l’église évangélique réformée en fait mention.
Les géobiologues Constance Rybaric et Jerzy Clavien y ont consacré un travail entier, suivant les traces de Blanche Merz, qui avait déjà identifié le site en 2002 dans son ouvrage «Hauts-lieux cosmo-telluriques en Suisse». Ils étudient la question à travers 48 pages illustrées de plans, photographies et archives. «Elle n’a pas été érigée à cet endroit par hasard», affirme Jerzy Clavien. Certains points précis de l’église perturbent le nord de la boussole. Pour lui, «ce sont les signes évidents d’une perturbation électromagnétique importante due à un effet de faille ou/et d’un vortex (cheminée cosmo tellurique)». Ces phénomènes subtils, conclut-il, «ne se mesurent pas avec des instruments classiques, mais se perçoivent par radiesthésie, observation ou expérience corporelle». Entre ressentis, croyances spirituelles et faits scientifiques, Roche et Chessel demeurent toujours au croisement d’un mystère…
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