Colère devant la villa Kokoschka

«Quelle tristesse et honte que la Commune autorise le projet de deux véritables bunkers-villas devant la coquette villa Kokoschka à l’avenue des Châtaigniers», s’insurge un internaute sur les réseaux sociaux. Sa colère est dirigée contre l’édification de deux maisons contemporaines de 130 m2 chacune.
Les plans font état aussi de deux garages, deux places de parc extérieures, d’un chemin d’accès, d’un muret haut de 1m25 et de l’abattage de quatre arbres et haies, remplacés par cinq espèces. Le tout pour un montant de 2,1 millions de francs. L’enquête publique est terminée
Ces deux bâtisses seront érigées en contrebas de la villa «Kokoschka». Du nom d’Oskar Kokoschka (1886-1980), que Villeneuve a honoré en lui donnant un nom de rue. Le peintre expressionniste autrichien avait trouvé refuge dans la cité lacustre en 1951. L’avenue des Châtaigniers fut son dernier atelier (dans une grotte qu’il avait fait creuser) et ultime logis. Son souvenir est prégnant sur la Riviera: deux salles d’exposition lui sont dédiées au Jenisch de Vevey, musée qui possède une collection de 800 œuvres.
Des voisins s’offusquent que l’on puisse construire devant cette villa, dont ils rappellent «qu’elle est classée en note 4». Ce qui signifie que c’est un «objet bien intégré» selon le recensement architectural, mais pas non plus d’un intérêt majeur en termes de protection. Les contradicteurs mentionnent aussi la proximité de l’édifice qui abrite la Fondation Sylvia Waddilove, centre musical lié au Conservatoire Montreux-Vevey-Riviera.
Leur antagonisme, qui évoque «une altération de la visibilité», met aussi en avant une atteinte possible «à la protection du patrimoine culturel et architectural, à l’intégrité historique et à l’environnement immédiat». L’internaute fustige encore le recours à des toits plats pour chapeauter les deux villas, alors que selon lui, la Commune aurait pu exiger a minima des toits classiques à tuiles.
Romande Energie a aussi formellement fait opposition car les futures constructions auraient «un impact sur des câbles électriques à moyenne tension». L’entreprise propose un contact pour «trouver une solution».