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Des animaux mieux protégés face aux dangers de la route

Yvorne
La Confédération fait actuellement creuser un couloir spécifique de passage à faune à proximité de l’A9. Coût de l’opération? 16,5 mios de francs.

Des travaux sont actuellement menés près du restoroute entre Aigle et Villeneuve, direction Lausanne. L’Office fédéral des routes (OFROU) y fait construire un projet de passage à faune, à la hauteur du lieu-dit «Les Grands Marais», sur territoire vuargnéran. Son coût avoisine les 16,5 millions de francs. La Commune d’Yvorne n’est pas impliquée.
«Depuis le 30 septembre, nous réalisons les plateformes de travail et d’installation, ainsi que des travaux anticipés pour profiter d’un décapage optimal des sols agricoles. Ce chantier se poursuivra jusqu’à fin novembre», indique l’OFROU qui précise que «quelques fermetures de voies ponctuelles de nuit seront nécessaires, alors que la bande d’arrêt d’urgence sera condamnée sur 400 mètres toute l’année 2025».
Les infrastructures de transport constituent une barrière infranchissable pour de nombreux animaux vivant à l’état sauvage, restreignent drastiquement leurs habitats et entravent fortement les échanges génétiques entre populations. Renards et blaireaux en grand nombre sont victimes d’accident.

Pour grands herbivores et petite faune
«Le passage à faune envisagé vise pour l’essentiel à restaurer la connectivité entre les milieux naturels. En effet, le développement des communes de Villeneuve, Noville et Rennaz empêche le viaduc de la plaine du Rhône, qui enjambe la zone industrielle de Villeneuve, de jouer ce rôle», explique l’OFROU.
L’ouvrage pour le nouveau passage à faune sur le site des Grands Marais qualifié «d’emplacement idéal entre Préalpes et Rhône», sera fondé sur des pieux de grande profondeur. Le défi technique était de taille, car les couches alluvionnaires suffisamment résistantes pour soutenir le poids de l’ouvrage se situent entre 25 et 30 mètres de profondeur. Sa statique est ambitieuse avec une réalisation d’un pont arc mixte acier et béton avec sous-tirants sous l’autoroute, d’une seule portée d’environ 60 mètres de long pour une largeur de 45 mètres.
Cette infrastructure a été étudiée pour un vaste panel d’animaux. «Ce passage sera adapté aux besoins de nombreuses espèces, des grands herbivores tels cerf et chevreuil, aux carnivores comme lynx et sanglier, en passant par la petite faune comme renard et blaireau. Ce corridor écologique doit favoriser les déplacements naturels», détaille encore l’OFROU. Les travaux principaux débuteront en janvier pour s’achever en octobre 2026, avec une mise en service du passage à faune prévue fin 2026.