
Mercredi dernier, plusieurs chauffeurs des VMCV ont exprimé leur crainte d’une surcharge pendant la prochaine édition du Montreux Jazz Festival. L’entreprise de transports publics estime, elle, que ses bus n’ont jamais été en situation de surcharge pendant l’événement. | C. Dervey – Archives 24 heuress
«Il nous paraît urgentissime d’alerter sur la situation ubuesque et kafkaïenne aux VMCV.» C’est en ces termes que Bernard Decrey et Damien Grobéty ont justifié la tenue d’une conférence de presse mercredi dernier, au nom du groupe «AGIR pour l’avenir de l’entreprise», avec l’appui du comité SEV-VMCV (Syndicat du personnel des transports). «Nous sommes un groupe de conducteurs qui s’investissent dans l’ombre, archivant depuis plus de deux ans tous les dysfonctionnements et manquements graves constatés au niveau de la gouvernance», précisent-ils, sans dévoiler leur nombre «car les gens craignent pour leurs emplois».
L’urgence? Elle est liée au Montreux Jazz Festival. «La bonne marche de notre mission de service public se voit sérieusement compromise, car la loi et notre gouvernance nous imposent des règles que nous ne sommes pas en mesure d’appliquer pendant cette manifestation», avertit Bernard Decrey.
Task force en vue
En cause notamment, le problème de la surcharge des bus. «D’après la loi, on ne peut pas transporter plus de passagers que le nombre indiqué pour chaque type de véhicule. Si on conduit en surcharge, c’est sous notre responsabilité personnelle, alors qu’on n’a aucun moyen de comptage! On peut donc refuser la mission ou s’immobiliser aux arrêts si on estime être en surcharge.»
Idem concernant la dépose des passagers hors des arrêts officiels. «On nous informe qu’on n’a pas le droit de le faire, car les compagnies d’assurances ne couvriraient pas les frais en cas d’accident. Or, dans la pratique, les arrêts sont régulièrement encombrés par des cars de tourisme et d’autres véhicules!»
Le groupe annonce la mise en place d’une task force et invite les conducteurs à se mobiliser durant le festival de jazz. «En cas de fraude massive aux lois sur la circulation routière, nous déposerons une plainte pénale contre VMCV.»
« Pas de surcharge »
Dans un communiqué de presse publié ce lundi, VMCV rappelle que la question de la mobilité autour de ce festival «est traitée avec rigueur et professionnalisme», en coordination étroite entre les différents partenaires. «Les chiffres confirment que les véhicules VMCV n’ont jamais été en situation de surcharge», du personnel sera présent à certains arrêts stratégiques pour gérer les flux en soirée et une escorte policière est prévue en cas de trop forte affluence de festivaliers sur la chaussée. Enfin, «l’ensemble de la flotte bénéficie d’une couverture juridique complète». La direction et le Conseil d’administration annoncent s’être séparés «de deux collaborateurs», les liens de confiance étant rompus.
Du côté du personnel, d’autres employés comptent faire entendre leur voix. Affirmant leur «attachement au dialogue constructif et à la stabilité de l’entreprise», ils ont lancé une récolte de signatures pour s’opposer au mouvement de grève annoncé.
Dans la foulée, le groupe AGIR a envoyé un dossier aux neuf Communes propriétaires de VMCV SA. «Cela fait plus de deux ans que nous alertons la direction, les autorités politiques et la presse, sans que rien ne soit suivi d’actes concrets», justifie-t-il. Parmi ses griefs: le manque de compétences de certains cadres, le copinage, le processus de recrutement interne «plusieurs fois bafoué» et les conditions de travail imposées aux conducteurs. «Un audit externe serait indispensable», estime-t-il. Par ailleurs, des procédures judiciaires sont en cours, dont certaines pour de possibles irrégularités en lien avec le salaire versé aux collaborateurs par l’employeur VMCV en cas d’incapacité de travail, à la suite d’une maladie ou d’un accident. «Nous nous sommes rendu compte que depuis des années, VMCV touchait de la part des assurances des indemnités journalières couvrant la perte de gain des collaborateurs sur la base de leur salaire total (comprenant le salaire fixe et le salaire variable en lien avec le travail de nuit, les week-ends et les jours fériés), mais ne leur reversait que la part correspondant au salaire fixe, et pas la part variable», explique Jean-Michel Duc, avocat à Lausanne, en charge des dossiers de cinq conducteurs. «Sur l’ensemble des collaborateurs, cela représente une somme assez importante, certainement de plusieurs dizaines de milliers de francs. Notre objectif est que VMCV corrige cette erreur pour tous les collaborateurs. Il est possible de remonter cinq ans en arrière et la loi est avec nous.»
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