Gianni Pontiggia devant le garage où il a officié pendant 33 ans. | Etienne Di Lello
Alors que la saison touche à sa fin, Gianni Pontiggia songe gentiment à lever le pied. C’est que le fondateur du garage Autosport-Racing est théoriquement à la retraite depuis cinq ans. Mais avant d’en faire son métier, la mécanique et les courses automobiles sont d’abord et surtout des passions pour ce fils d’immigrés italiens.
Aussi loin qu’il se souvienne, Gianni a toujours eu un attrait pour les moteurs. «Lorsque mon grand frère avait 14 ans, je lui maquillais déjà son boguet, alors que j’avais seulement une dizaine d’années. Ma passion pour la mécanique a commencé tout petit…»
À 15 ans, le jeune homme entame logiquement un apprentissage de mécanicien à Monthey, au garage 13 étoiles. Ce n’est qu’une fois son CFC en poche qu’il découvre les joies de la compétition. «En 1980, j’ai construit ma première voiture sur une base Fiat et je l’ai pilotée pour quelques courses de côte, sans grand succès, relève-t-il. Six ans plus tard, j’ai acheté une Formule 3 et participé au Championnat suisse, mais c’était dur de concurrencer les voitures plus récentes. La grande majorité des pilotes étaient suisses allemands. Il y avait une grosse rivalité entre nous. Vu que c’était coûteux d’être pilote, j’ai investi dans des outils et ouvert mon propre garage à Bex.»
Souvenirs de Monte-Carlo
Après s’en être allé travailler chez Balbosca – préparateur italien de renom où il développe ses connaissances en mécanique de compétition –, le vingtenaire décide d’importer le concept dans le Chablais. Dès son retour de la Botte en 1989, il loue des voitures de tourisme et surtout quatre Fiat Uno Turbo Groupe N, une Fiat Uno Turbo Groupe A et une Lancia Delta Groupe N.
Une expérience à Monte-Carlo dans l’écurie Daihatsu plus tard, Gianni retrouve la Principauté en 1992 avec Christiane et François Bonny. L’un des moments forts de sa carrière. Embarqué sur sa mémorable Lancia Delta jaune, le couple Bonny surprend tout le monde en terminant 21e du classement général et premier des amateurs. À en croire Gianni Pontiggia, ce résultat aurait pu être compromis par des incidents. «À la mi-course, ils m’ont arraché la roue avant droite. En me rendant à toute vitesse sur place pour l’assistance, je me suis retrouvé nez-à-nez avec une voiture de police et l’on s’est légèrement touchés. Le policier était sympa et m’a quand même laissé repartir faire mon dépannage, mais pas sûr que ça se serait passé aussi bien aujourd’hui (rires).»
Gianni continue aujourd’hui de collaborer avec un préparateur bergamasque, le Team Rally Sport Evolution. Il est engagé en tant que mécanicien dans les championnats d’Italie, d’Europe et de Suisse, avec les frères Pastor et donc Gauthier Hotz, fils de Grégoire, octuple champion suisse de rallye que le soixantenaire a suivi à l’aube de sa carrière.
Pilotes d’aujourd’hui ou d’avant, tous reconnaissent les qualités de l’homme, dont la particularité est d’avoir cette double casquette d’ex-pilote et de mécano, bien utile pour comprendre et appliquer les réglages souhaités. «Au cours de ma carrière, j’ai formé beaucoup d’apprentis, souligne Gianni Pontiggia. J’ai toujours aimé travailler avec les jeunes, même en compétition!»
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