La galère de la 1re ligue pour Vevey

Samedi, dans le Championnat de 1re ligue, les U23 de Monthey ont reçu Vevey dans une ambiance plutôt intimiste. Les couloirs sont vides, sur la seule tribune ouverte une petite centaine de spectateurs est disséminée et en guise d’encouragements, on entend, comme bruit de fond, les chaussures crisser sur le parquet.
Ces dernières saisons, à cette époque-là de l’année, Vevey tutoyait les ténors de la Swiss Basket League, Fribourg Olympic, Massagno ou les Lions de Genève. L’an dernier, l’équipe s’était qualifiée pour les demi-finales des play-off et avait fini troisième du championnat. Mais aujourd’hui, licence refusée pour raisons financières, Vevey se retrouve en 1re ligue au milieu d’équipes d’amateurs peu connues, comme Vernier, Renens, Basket Sarine ou encore la joliment nommée, USY Bisons d’Yverdon. Figurent aussi dans le groupe plusieurs réserves du haut niveau, les U23 de Neuchâtel, Nyon et donc Monthey. Dans cette catégorie, Veyey aligne aussi ceux qu’on appelait les U23 la saison dernière, mais désormais, ces jeunes âgés de 16 à 19 ans ont remplacé les pros et évoluent sous le simple nom de Vevey. Ce sont eux qui constituent la Une. L’appellation U23 a disparu.

Le libre choix de jouer
Très vite, les U23 de Monthey, supérieurs, prennent le large et mènent déjà 23-10 à la fin du premier quart-temps. Ivan Beram, l’entraîneur pro de Vevey resté malgré la relégation, a beau multiplier les temps morts, exhorter ses joueurs à être plus agressifs, cela ne suffit pas. De l’équipe de la saison dernière, seul Thomas Fritschi (26 ans) a accepté de jouer en première ligue.
«En dehors d’un de nos trois Américains qui a signé en Géorgie, les autres n’ont pas trouvé d’embauche, relève Nathan Zana, le président, présent dans les tribunes. Comme ils continuent à être payés et à s’entraîner à Vevey, on leur a laissé le libre choix de jouer ou non en 1re ligue. Or, seul Fritschi s’y est engagé. C’est un garçon très classe.»
Fidèle à ses promesses, Nathan Zana, à ce niveau, n’a pas raté un seul des sept matches de son équipe cette saison. «À Vevey, les jeunes ont toujours été ma priorité, alors je ne vais pas les abandonner maintenant. J’ai été malade toute la semaine, mais aujourd’hui, comme vous le voyez, je suis là.»

«Tous les clubs ont des soucis financiers»
82-59, le score final sec et sans appel reflète bien la physionomie du match. Dans les vestiaires veveysans, la tristesse se lit sur les visages. Du haut de ses 26 ans, Thomas Fritschi fait figure d’aîné au milieu de ces jeunots. «J’ai 10 ans de plus que les autres, j’essaie de les aider, les conseiller.» L’ex-capitaine de Monthey, arrivé cette saison à Vevey, ne s’attendait pas à un tel scénario. «J’ai accepté de jouer en 1re ligue pour garder le rythme, me maintenir en forme, et parce que j’aime ce sport», nous glisse-t-il.
La relégation de Vevey actée, il a cherché en vain un nouveau club. «Il y a beaucoup d’incertitudes en ce moment dans le basket suisse, pratiquement tous les clubs ont des soucis financiers. S’il y a des blessés, des départs, j’aurais peut-être une opportunité lors de la prochaine fenêtre de transferts dès le 2 janvier.» En 2016, il avait 18 ans quand il a fêté le titre de champion suisse avec Monthey ici même au Reposieux contre Genève dans une toute autre ambiance.
À Vevey, cette saison, il côtoie des purs produits du mouvement junior. À l’instar de Simon Bernegger, 17 ans, sélectionné en équipe suisse des U18 qui, même à ce niveau, se dit «fier» de porter le maillot de la Une. «Nous avons un très bon esprit d’équipe», lance-t-il. La saison dernière, il avait fait quelques apparitions en Swiss Basket League. À ses côtés, Evan Dinicci, 16 ans, 2m01, lui aussi sélectionné suisse. Il a commencé le basket à 4 ans et espère, dans le futur avec ses copains, ramener le club au plus haut niveau. «On va faire de notre mieux!», promet-il. Vevey pointe aujourd’hui à la dixième place (sur 17) entre Collombey-Muraz et Chêne Basket.