Le vénérable tilleul en sursis

On lui doit le nom de la «place du Tilleul» qui sert de centre du village du Sépey, en face de l’Hôtel de Ville. Quel âge a-t-il? «On ne sait pas trop, admet le municipal d’Ormont-Dessous Rémy Fischer, garde forestier de métier. On peut imaginer qu’il a été planté 100 ans après 1803, ce qui se faisait souvent pour commémorer le centenaire de l’entrée du Canton dans la Confédération. Mais je dirais entre 80 et 100 ans.»

On est loin du demi-millénaire du célèbre tilleul de Morat, mort en 1983 (certains disent même qu’il avait 800 ans). Et pourtant: le plant du Sépey donne déjà de gros signes de fatigue selon l’édile. À cause du bétonnage du parking qu’il domine ou de la circulation qui sévit quotidiennement sur la place?

Quoi qu’il en soit, Rémy Fischer a tiré la sonnette d’alarme au dernier Conseil communal. «Je me suis inquiété, surtout par rapport à son emplacement. Il est joli, mais dangereux. Or, les gens sont attachés à leurs arbres. Il m’a semblé bon de soulever la question, aussi pour les préparer émotionnellement.»

Prolonger ou abattre

Pour en avoir le cœur net sur son état, il convient d’investiguer davantage, afin de savoir s’il convient d’intervenir pour tenter de prolonger encore son existence ou si les dés sont jetés en faveur de son abattage. «Nous avons une part de responsabilité du moment que nous sommes conscients de la situation», poursuit Rémy Fischer.

Il reste une inconnue, comptable: le Canton participera-t-il aux frais de l’étude? «Selon la nouvelle loi en la matière, des aides sont possibles pour les arbres dits remarquables. Nous avons envoyé, comme convenu, une liste des arbres que nous considérons comme tels, hors forêt. Nous en avons référencé une soixantaine sur la commune. Le dossier a été envoyé l’automne dernier et nous attendons un retour.» L’expertise effectuée, le Conseil communal aura à valider la proposition municipale sur l’intervention jugée la plus adéquate. «En juin, potentiellement.»

Même si Rémy Fischer dit croire qu’on pourra prolonger la vie de l’arbre durant quelques belles années, il ne peut exclure un abattage. Même dans ce dernier cas de figure, il veut voir du positif. «Ça serait peut-être l’occasion de revoir l’aménagement et l’arborisation de la place. Mais c’est de la musique d’avenir.»