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Montreux va appliquer le 30 km/h nocturne

Dans le cadre du 30 km/h de nuit, la Commune de Montreux va devoir commander environ 180 panneaux de signalisation, ainsi que quatre radars «pédagogiques».
| C. Brun – 24 heures

Nuisances
Après d’autres villes, la troisième ville du canton va aussi réduire la vitesse la nuit à travers la localité, mais aussi ses alentours. Le Législatif l’a avalisé principalement pour lutter contre le bruit. Changement prévu à l’automne.

Le 30 km/h nocturne, qui s’appliquera de 22h à 6h, n’est pas la seule mesure élaborée par la Municipalité. Elle fait partie d’un plan comprenant également la pose d’un revêtement routier «phono-
absorbant», ainsi que le remplacement des fenêtres de certains immeubles. Mais la réduction de vitesse en ville la nuit est l’élément qui a cristallisé l’attention et le débat mercredi dernier lors du Conseil communal.
Les socialistes ont salué «avec beaucoup d’enthousiasme» des mesures «de santé publique, attendues par les habitants eux-mêmes». La limitation sera couplée avec la mise des feux à l’orange clignotant durant ces heures nocturnes. Pour Tanya Bonjour, ceci devrait ainsi éviter les mouvements d’accélération-décélération des conducteurs et même apporter un gain de temps. Cela répond «à un véritable besoin des plus modestes habitants mal situés, et permettra d’accroître sensiblement la sécurité», a ajouté le Vert Florian Manzini.
Le parti radical s’y est en revanche vivement opposé. «Le timing pour ces modifications est plus que critiquable. ll y a un risque de devoir revenir en arrière», a estimé Angelo Giuliano, alors que des discussions ont encore lieu à Berne. Les chambres ont en effet manifesté en mars leur volonté de légiférer sur le plan fédéral, et un moratoire sur les zones 30 a aussi été demandé par un député au Grand Conseil vaudois (voir encadré).

Gain de «1 seul décibel»
Le conseiller PLR Olivier Müller a renchéri en dénonçant ce «package all inclusive». «Dans la mesure où le gain en passant de 50 à 30 km/h ne serait, selon vos études, que de 1 décibel, pour 25’000 habitants concernés, il faut s’interroger sur la proportionnalité. Une différence si faible n’est même pas perceptible pour l’oreille de l’homme. Si, selon d’autres travaux, une telle mesure augmentait en outre la pollution, on se tirerait alors une balle dans le pied.»
«Les automobilistes ne seront pas lésés», a répliqué le socialiste Romain Pilloud, donnant pour exemple les résultats d’essais pratiques réalisés sur certains tronçons pilotes à Lausanne par l’Association Transports et Environnement. «Il ne s’agit donc ici pas d’efficience du trafic dont nous devons nous préoccuper, mais bien d’une urgence dans la lutte contre le bruit», a poursuivi celui qui est aussi secrétaire général de l’ATE.

Jusqu’à Territet
Le crédit de 300’000 francs pour la mise en place de ces différentes mesures a finalement été octroyé à une courte majorité (49 pour, 35 contre). Un peu plus des deux tiers de cette somme pourraient concerner le remplacement de fenêtres dans certains périmètres bruyants, celui de Gambetta à Clarens principalement. La procédure implique encore une publication des zones de réduction de vitesse nocturne dans la Feuille des avis officiels. Dans l’intervalle, la Commune va devoir commander environ 180 panneaux de signalisation, ainsi que quatre radars «pédagogiques».
«Les mesures devraient ensuite être appliquées fin septembre ou début octobre», précise le municipal Florian Chiaradia. Elles concerneront plusieurs secteurs, notamment depuis le giratoire de la Saussaz, à Chailly, jusqu’à Clarens, et le long du lac, du Basset jusqu’à Territet. Autrement dit, tous les grands tronçons «de traversées de la localité».

Crainte d’une «généralisation»

Le lendemain de la décision du Conseil communal, une commission du Grand Conseil examinait la motion déposée fin mars par Alexandre Berthoud. Le député PLR réclame au Conseil d’État de prononcer un moratoire sur les nouvelles zones 30 km/h dans l’attente d’une légifération fédérale. «À chaque fois qu’une Commune décide d’un tronçon, cela implique des études, des frais et des promesses aux citoyens. Cela permettrait d’éviter ces coûts à charge et de se retrouver dans des situations non-conformes à la loi qui affectent tout le monde.»

Alexandre Berthoud n’est, en soi, pas opposé à ces réductions de vitesse. «Mais elles sont prises de manière désordonnées, un peu à l’image de ce qui s’est passé pour la 5G. Et je crains qu’elles ne deviennent généralisées et s’imposent même sur les axes de trafic. Or, il faut bien faire la distinction entre ces routes de transit et les zones résidentielles ou de centre urbain.»