Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Quel profil pour le futur pape ?

L’évêque du diocèse de Sion Mgr Jean-Marie Lovey espère que le lègue du pape François puisse se prolonger.  | DR

Religion
Le prochain souverain pontife sera-t-il dans la continuité de ce que proposait François ou une figure différente est-elle attendue? Plusieurs abbés et curés de la région s’expriment.

«Il faut souhaiter un François numéro deux! Le défunt pape avait tout compris: c’est une Église pauvre dont nous avons besoin. Il est essentiel que le nouveau souverain continue à mener ce combat.» Jean-Bastien Mayoraz, animateur pastoral dans le secteur d’Aigle, loue le pontificat de l’Argentin Jorge Mario Bergoglio. «Son encyclique Laudato si’ a fait du bien. Il a mis un coup de pied dans la fourmilière! J’aimerais que celui qui sera choisi soit un cardinal qui, en entrant au conclave, ne pense pas du tout être désigné, mais accepterait la charge, comme l’a fait François.»

Également dans le secteur d’Aigle, le curé principal Rolf Zumthurm préfère ne pas s’exprimer. Mais son confrère Jean-Marc Nemer, actif dans la région de Villars-Gryon, espère quant à lui «un pape <entre les deux>, c’est-à-dire qui sache rester à l’avant-garde, mais qui sache aussi parfois freiner un peu le train pour tenir compte des sensibilités locales».

Une ligne conservée

Responsable de l’aumônerie de l’Hôpital Riviera-Chablais et prêtre auxiliaire dans les secteurs d’Aigle et de la Riviera, l’abbé Vincent Lafargue évoque «une continuité douce», notamment sur le chemin de la synodalité, «avec un désir de poursuivre cette envie d’aller plus loin, comme l’a fait le pape François, avec une Église moins centrée sur Rome, mais ouverte aux autres réalités». Il espère aussi «une surprise, un cardinal qui se dise: <pourvu que ce ne soit pas moi>».

À Sion, l’évêque du diocèse, Mgr Jean-Marie Lovey est aussi convaincu que la continuité sera assurée. «Le pape François a donné une telle impulsion d’ouverture que je ne peux que souhaiter que ce qu’il nous lègue se prolonge. Il a initié tant de chantiers qu’il est logique que son successeur poursuive sur cette lancée. Il faudrait, par exemple, éviter une rupture dans la transmission de l’évangélisation. François a permis que l’Evangile aille au cœur des populations.»

Responsable du Foyer de charité à Bex, le chanoine Guy Luisier partage la même certitude. «François a créé une telle dynamique qu’il me semble inconcevable que le nouveau pape ne soit pas dans la même ligne.»

Un pape qui réunit

Depuis son bureau-studio aiglon, Pierre Pistoletti, journaliste spécialisé, suit l’actualité religieuse avec un regard hors du sérail. Il souhaite aussi un nouveau souverain pontife qui soit, comme l’a été François, «hors des radars». «J’espère qu’il possédera un même état d’esprit de dialogue et de transparence, qu’il saura parler au monde pour être un artisan de la paix, et qu’il s’attachera à revoir la gouvernance de l’Église pour lui garder ce souffle <d’hôpital de campagne>, selon l’expression de François.»

Curé du secteur de Montreux – Pays-d’Enhaut, l’abbé Karol Ciurko estime que «c’est l’Esprit Saint qui inspirera les cardinaux durant le conclave et qu’il en résultera un choix qui sera forcément dans la bonne ligne».

Curé de Monthey, l’abbé Jérôme Hauswirth affiche une large ouverture au profil du nouveau pape. «J’ai aimé le style de François pour sa modernité et certains gestes forts qu’il a eus. Mais j’ai aussi beaucoup apprécié son prédécesseur Benoît XVI pour sa pensée structurée. La ligne du futur pape n’a pas trop d’importance à mes yeux. Que le nouveau pape soit progressiste ou conservateur, qu’il soit européen ou originaire d’un autre continent, je resterai loyal au Saint-Père, car l’Église catholique est inclusive et vise l’unité. Elle peut le faire sans forcément taper toujours sur le même clou.»

Curé responsable du secteur de Vevey, l’abbé Jean Glasson se dit d’abord très frappé par l’émotion que suscite le départ de François. «Encore ce matin, après la messe, j’ai parlé avec un paroissien qui pleurait devant la photo du Saint-Père. Toute cette émotion traduit un fort attachement à la ligne de François et j’espère une certaine continuité de la part de son successeur, en suivant notamment certains dossiers qui sont encore en chantier. En particulier la démarche synodale, qui est un processus en marche et qui doit avancer. Je vois aussi son successeur être un pape qui réunit et qui réévalue certaines questions en s’inspirant de l’élan de Vatican II.»

GALERIE