À Lavey, 8,5 millions pour se renouveler

La saga à rebondissements des Bains d’Ovronnaz a fait couler beaucoup d’encre ces derniers jours: déclarés en faillite par la justice valaisanne le 4 septembre, ils ne l’étaient plus deux jours plus tard. Reste que l’exploitation du site valaisan semble suspendue à un fil, signe d’un marché du thermalisme délicat et d’une concurrence importante, qui plus est dans le Vieux-Pays (Saillon, Loèche-les-Bains, Hérémence, etc.). Les Bains de Val-d’Illiez sont quant à eux toujours à l’arrêt depuis la fermeture «provisoire» de 2019, et ce même si plusieurs médias annoncent ces jours qu’une «Association pour la réouverture des Bains de Val-d’Illiez» a vu le jour pour relancer la machine.
Sur l’autre rive du Rhône, les Bains de Lavey paraissent loin de ses eaux troubles, tout du moins à en juger par le parking régulièrement saturé le week-end, la fréquentation des bassins à 36 degrés et les va-et-vient permanents dans le hall de leur hôtel voisin. Selon le directeur Sébastien Cheneval, «l’affluence mensuelle de nos bains se situe entre 20’000 et 50’000 visiteurs par mois, avec des pics durant l’hiver». Une réussite qui, selon lui, passe par «une remise en question et une amélioration de l’offre constantes».

Nouvelles «expériences»
Il en veut pour preuve les nouveautés offertes depuis la réouverture du 26 juillet après six semaines de travaux. Espaces intérieurs plus importants, lits à bulles et geyser, chaises bouillonnantes, bassins rénovés, triple vitrage, apparence boisée et panneaux solaires sur les toits: le propriétaire Eurothermes a injecté 8,5 millions de francs.
«Les derniers gros travaux dataient de 2000, justifie le directeur en faisant visiter les nouveaux saunas, espaces détente et le couloir qui relie désormais les deux bâtiments principaux et pour évier aux clients de braver les frimas hivernaux. Nous avons la chance d’exploiter un site qui a toujours été bien entretenu, mais nous avons eu la volonté d’agrandir, de le rendre plus moderne et d’offrir de nouvelles expériences.» Soit un «espace polaire», un sauna tropical, un «espace jetlag avec matelas d’eau et luminothérapie» ou encore des hammams avec cascade d’eau.

Le souci de la saisonnalité
Les Bains de Charmey ont également investi récemment: un million sur l’espace soins l’an dernier et 600’000 francs l’année précédente pour construire un fitness. «Et plusieurs autres millions sont prévus d’ici à 2032 et nos 25 ans d’existence», ajoute Stéphane Schlaeppy, directeur général de l’Hôtel Cailler, propriétaire des bains.
Pour ce dernier, un problème majeur rend ces adaptations régulières nécessaires: «La saisonnalité. Dès qu’il fait 27-28 degrés en extérieur, l’eau chaude devient moins attractive et nous divisons notre affluence par 4-5.»
L’autre souci est lié aux pics des week-ends. «Nous ne pouvons pas absorber plus de monde que de raison et nous cherchons du business sur la semaine, à coups d’actions de forfaits et autres initiatives, mais il n’y a pas de miracle.» Stéphane Schlaeppy n’en est pas moins «satisfait» des résultats des bains. «280’000 entrées par année, en progression sur les 3-4 dernières années.»
Pour miser sur le fameux «quatre saisons», les bains restent néanmoins une valeur sûre. Les stations de ski l’ont aussi bien compris pour compléter leur offre d’hiver: à Villars (qui a les siens depuis 2017), à Leysin (où le Canton a débloqué une somme conséquente en 2024 pour créer un bassin extérieur à l’Hôtel Central Résidence ouvert aux visiteurs non-clients) et même aux Diablerets, où le nouveau Parc des Sports prévoit, à l’horizon 2028, des bassins d’eau chaude.