Blocage inattendu pour la place du Marché

Surprise dans la Cité du Sel: le très attendu réaménagement  – depuis plus de 50 ans – de l’antique et désuète place du Marché est combattu, contre toute attente. Et ce, quand bien même le Conseil communal avait largement validé le dessein municipal en 2020, déjà, lui octroyant une enveloppe de 1,2 million de francs (après réduction, via un amendement).

Se rajoutaient 410’000 francs supplémentaires apportés par les Transports Publics du Chablais pour les travaux relatifs au déplacement de l’aménagement de l’arrêt de la ligne ferroviaire du BVB (Bex-Villars-Bretaye). Même si là, la planification a pris un retard considérable à cause de demandes de l’Office fédéral des transports – finalement purgées. Le dossier allait donc bon train.

Mais patatras! L’enquête publique pour fixer les objectifs de construction qui s’est tenue de mai à juin a été combattue. «Nous sommes environ six ou sept à ne pas être d’accord avec deux points essentiels, même si nous sommes heureux que la place soit réaménagée», annonce Jacques Théraulaz, vice-président de la Société vinicole de Bex.

Pour cet ancien municipal de Tolochenaz, «l’absence dans le projet de WC publics sur la place, comme actuellement d’ailleurs, est un vrai problème». Autre contradicteur, Charles-André Nicollerat ne décolère pas: «La nuit, des gens urinent à proximité. Souvent le matin, il y a des vomissures sur et autour de la place.»

Contacté, le syndic Alberto Cherubini s’étonne de ces différents points relevés. «Nous avons fait part de la volonté d’aménager des WC publics. Des discussions sont très avancées avec les Forces motrices de l’Avançon pour les installer devant leur bâtiment. Tout ceci sera explicité lors de la réunion de ce vendredi durant laquelle une partie de la Municipalité et les services techniques discuteront avec les opposants.»

Pas de couvert prévu

Autre grief, l’absence de couverture démontable pour abriter des manifestations ponctuelles. «C’est déjà un point faible du lieu actuel et donc ce ne sera pas mieux après. Cela aurait dû être un vrai plus pour une place de ce type. Ça n’incite pas les diverses associations ou sociétés bellerines, dont la nôtre, à vouloir créer des événements», déplore Jacques Théraulaz.

Actuellement, les cérémonies et autres manifestations se déroulent dans la Grande salle ou dans la cour du collège. Ce n’est pas la vocation première de la place réaménagée, qui se veut être le lieu de vie commun aux Bellerins. «Justement, ça fait très cher payer pour peu de plus-value, alors que notre Commune ne roule pas sur l’or», clame Charles-André Nicollerat.

Multiples aménagements

Le syndic tient de son côté à mettre en avant «la valorisation de l’espace», qui sera agrandi. Le riche bâti historique sera conservé, les places de parc supprimées. Piétonne, la place comprendra de nouveaux arbres, des bancs et une vingtaine de fauteuils mobiles. Une sculpture en bronze sera aussi installée. Elle sera signée Olivier Estoppey et représentera deux béliers. Une fontaine avec 21 jets à même le sol animera encore la belle saison. «Sans oublier, un chalet et des marchés les lundis et jeudis. Il appartiendra alors aux citoyens comme aux sociétés de se l’approprier», conclut l’édile.

Pour autant qu’elles soient maintenues, le Conseil communal aura la charge de lever les oppositions, ou pas. Vraisemblablement dans sa séance du 15 octobre. Sauf autre écueil, le chantier durera tout 2026, avec une inauguration espérée en décembre.