Ces glorieux anciens qui recirent le parquet

Ils ont été champions de Suisse et/ou ont gagné la Coupe. Certains ont été internationaux. Ils ont tous porté haut les clubs de Vevey, Monthey, Blonay, sous leurs diverses entités. Ils? Ce sont les Grégoire Ammann, Hervé Felli, Nicolas Porchet, Mathias Fernandez et leurs amis engagés dans les équipes de Suisses vétérans, des plus de 45 et plus de 50 ans. Ces anciennes gloires figurent encore en haut du panier.

Elles rentrent tout juste des «Mondiaux», qui se sont déroulés à Lugano, Locarno et Bellinzone. Ces anciens joueurs de nos régions y ont croisé les tirs à trois points avec des basketteurs du monde entier. Beaucoup d’équipes nationales européennes, mais encore des Amériques du Sud et Centrale, d’Asie, comme la Mongolie ou le Japon, ou d’Océanie, avec bien sûr la sélection australienne. «Il y avait en tout 28 salles, 400 équipes et 6’000 participants», s’exclame «Greg» Ammann, porte-parole des deux formations.

L’ancien champion de Suisse avec le BBC Monthey en 1996 a toujours la même bonne humeur communicative et surtout une envie de partager intacte. «Je ne mesure plus que 2m04, j’ai perdu un centimètre avec l’âge (ndlr: 53 ans), plaisante le grand pivot. J’ai fédéré les gars ces dernières années après avoir participé à des Mondiaux en 2019. Avant, il y avait beaucoup moins de sportifs engagés.»

De beaux parcours

Les Suisses vétérans sont montés en puissance au fil des ans et, pour notre région, ont monté deux équipes, avec toutefois des renforts extérieurs. Les plus de 50 ans ont notamment pu compter sur l’apport de l’ancien grand joueur fribourgeois Renato Maggi. Avec le double champion de suisse veveysan et montheysan Hervé Felli, Eddy Holub, Mathias Fernandez, Sacha Lembo, David «Foehn» Henchoz et «Greg» dans la raquette, nos champions ont écarté Puerto Rico, le Royaume‑Uni et la Hongrie. 34 nations étaient ici en lice.

«Diminués, nous avons perdu en quarts, de pas beaucoup contre l’Italie. Ils avaient des anciens pros. Ils ont été battus par la Serbie en finale.» Nos plus de 50 ans ont remporté le match de classement pour la 7^e place en venant à bout du Costa Rica. Leurs cadets de cinq ans n’ont pas démérité. Et après avoir affronté avec des fortunes diverses Brésil, Mexique et Grèce, l’équipe a perdu face à l’Espagne qui a décroché le titre majeur quelques jours plus tard.

L’équipe des plus de 45 ans, qui a terminé 16^e sur 33, comptait notamment quatre joueurs qui, il y a 20 ans, ont fait hurler de bonheur les Galeries du Rivage et le Reposieux. On parle ici de Sébastien Muller, Cédric Losada, Zijad Kicara et bien sûr Nicolas Porchet, qui a cumulé le titre suisse et deux coupes nationales avec le BBC Monthey.

Aventure humaine

«En marge de la compétition, des trajets, de la vie à l’hôtel, ce qui nous lie, c’est une formidable amitié nourrie et entretenue au fil des décennies. C’est une grande aventure humaine, glisse Grégoire Ammann. Quelquefois, quand on est tous ensemble, ça me file la chair de poule, tellement c’est bien de se retrouver et partager tous ces moments dans la convivialité.»

Tous ensemble, ils le sont tous les dimanches matin deux heures durant dans la salle à passer, sauter, shooter. «Eddy vient de Genève par exemple.» Après, chacun s’astreint à individuellement se maintenir en forme régulièrement. «Ça joue bien encore, même si on court moins vite et qu’on saute moins haut. Mais on a toujours ce délice de pratiquer ce sport qui nous a tant donné et qui est le ciment de notre amitié. Et on n’est pas les derniers pour faire la fête…»

S’ils n’ont pas remporté le titre, ils ont contribué à animer les trois villes tessinoises. «Nous avons reçu le titre officieux de champions du monde de la meilleure ambiance», s’esclaffe Grégoire Ammann. L’an prochain, ils mettront le cap sur la Grèce pour défendre dignement les couleurs de la région aux «Européens».