
Le scarabée japonais, ici un individu photographié cet été à Gondo, est qualifié «d’organisme de quarantaine prioritaire» au vu des dégâts aux végétaux qu’il peut occasionner. | Y. Genevay – Tamedia
Cette année, l’Inspectorat phytosanitaire cantonal a mis en place un réseau de pièges pour surveiller le scarabée japonais (Popillia japonica), connu principalement au Tessin depuis 2017, et 2023 en Valais. Ce ravageur asiatique est particulièrement vorace et polyphage. Il s’attaque à près de 400 espèces de plantes cultivées, sauvages et ornementales: vignes, arbres fruitiers, maïs, soja, baies, rosiers, érables, etc.
À ce jour, le scarabée japonais a été capturé dans le canton de Vaud dans deux seules aires d’autoroute, à Montreux et à Yvorne. À Montreux, aucune nouvelle capture n’a été faite ces dernières semaines. «Cela indique que les insectes retrouvés étaient sans doute des cas isolés, et aucune mesure supplémentaire n’est nécessaire pour le moment», indique le Canton.
En revanche, à Yvorne, plusieurs insectes ont été capturés tout au long du mois de juillet, aussi bien sur l’aire d’autoroute que dans les environs proches. La situation y est donc plus préoccupante. Il est possible qu’un foyer d’infestation se développe. Michel Jeanrenaud, collaborateur scientifique de l’État de Vaud, dresse le tableau.
Combien le Canton a-t-il posé de pièges à phéromones et où exactement ?
– Le réseau installé en 2025 se compose de 70 pièges, installés dans des zones critiques dans lesquelles il serait envisageable de trouver des scarabées japonais, soit les campings, les aires d’autoroute, les garden centres, les gares de triage, et les grossistes en légumes. En parallèle un formulaire a été mis en ligne pour effectuer des annonces en quelques clics.
Comment en est-on venu à trouver des spécimens à Yvorne, et combien ?
– Dans un piège installé dans le réseau cantonal, sur l’aire d’autoroute. Nous en avons capturé au total 11 sur 5 semaines.
Y en a-t-il supposément ailleurs ?
– Quelques spécimens ont été trouvés dans une nouvelle zone en cours d’évaluation, sur laquelle nous ne communiquons pas pour le moment.
Comment les ravageurs se propagent-ils ?
– Ils profitent de différents moyens de transports, camping-cars, voitures, camions, en provenance d’une zone infestée, comme au Tessin ou au col du Simplon. Lors d’une pause du véhicule sur le trajet, ils en sortent.
Est-ce que le canton de Vaud est particulièrement exposé ?
– Potentiellement oui, puisque notre canton est traversé par les axes autoroutiers en provenance de zones infestées, comme les deux indiquées précédemment.
Quelles sont les mesures prises et les moyens à disposition pour prévenir, voire réprimer l’invasion ?
– Il faudrait déjà éviter d’acheter des plantes et autre matériel végétal en provenance de la zone infestée. Pour les Communes et les professionnels, leur rôle consistera, après la détection de scarabée sur le territoire vaudois, à respecter les mesures pour éviter la dissémination, comme le déplacement de terre et de déchets verts ou encore le nettoyage du matériel de travail et des véhicules.
Comment le public peut-il aider à repérer le scarabée ?
– Il doit signaler tout scarabée suspect, après avoir vérifié qu’il s’agit bien d’un scarabée japonais. La fiche d’identification est disponible sur le site du Canton.
Deux jeunes ingénieures en environnement entraînent actuellement des chiens pour localiser sous terre les larves du scarabée japonais, dans l’objectif de freiner sa progression. Un article très détaillé de l’Agence d’information agricole romande AGIR en a détaillé les contours. La seule stratégie efficace pour ne pas le voir s’implanter partout consiste à agir vite, notamment en détruisant les larves sous terre. Encore faut-il trouver les sites de ponte. Aline Lüscher et Chiara Baschung (Haute école zurichoise des sciences appliquées) ont donc décidé de former des canidés pour détecter ces larves sous terre, et donc invisibles à l’œil nu. Durant leurs études, un professeur leur suggère d’explorer comment utiliser l’odorat canin pour répondre à un problème agricole. «Les chiens ont un flair extrêmement puissant et, s’il y a de nombreux domaines où ils ont déjà fait leurs preuves– détection de stupéfiants, d’explosifs ou encore de punaises de lit –, ils n’étaient encore pas utilisés dans ce secteur, du moins en Suisse», précise Chiara Baschung. Plus d’infos: www.agirinfo.com
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