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Cyril Zoller fermera son micro ce vendredi

Avec sa voix chaleureuse et son rire contagieux, Cyril Zoller était installé de longue date dans des milliers d’oreilles chablaisiennes.  | K. Di Matteo 

Radio Chablais
Après 15 ans à mettre sa voix au service de la région sur les ondes de l’émetteur régional, le truculent animateur a décidé de relever de nouveaux défis.

Malgré son physique de rugbyman (ce qu’il a été dans une autre vie), Cyril Zoller aura probablement la voix qui tremble vendredi matin. Lui qui a pris l’habitude d’égayer le réveil des auditeurs de Radio Chablais dans son émission «Les lève-tôt», fera ses adieux peu avant 9h. Quinze ans après ses débuts, l’Aiglon a décidé de raccrocher le micro pour revenir à ce monde de l’événementiel qu’il aime tant.

La radio de son enfance

C’est en 2009 que le Chablaisien d’adoption monte ses premiers sujets dans les locaux de la radio basée à Monthey. «À côté de mon boulot de responsable des événements de Villars Tourisme, je suivais les matches du HC Villars», explique l’enfant de Genève, 46 ans, dans un sourire qui laisse apparaître ses dents du bonheur. 

La joie est double à l’époque, car Radio Chablais n’est pas une radio comme les autres à ses yeux. «Quand, gamin, je l’entendais en arrivant chez ma grand-mère à Gryon, c’était le début des vacances.»

En animateur autodidacte et au bagou naturel, il se sent très vite comme un poisson dans l’eau à parcourir les manifestations des Alpes vaudoises et de plaine, de Vevey à Martigny, en rencontrant le plus de monde possible. «La Foire du Valais, par exemple, pour un Genevois comme moi, c’était une découverte culturelle majeure», s’esclaffe l’infatigable fêtard. 

Du reste, si l’Aiglon est sans permis de conduire depuis 2015, ce n’est pas uniquement par choix… Il a toutefois fait sien celui de franchir le Rhône à vélo tous les jours pour se rendre au travail. «Je faisais de la compétition quand j’étais jeune, ça m’a fait du bien de m’y remettre.»

Après une pause, il revient à Radio Chablais en 2019, et anime l’émission de fin d’après-midi «Afterworks». C’est alors qu’il prend la pleine mesure du rôle que joue l’émetteur régional, en particulier durant la pandémie de Covid. «On créait du lien entre les gens. Je me souviens en particulier d’une vieille dame qui avait expliqué à l’antenne qu’elle ne pouvait plus aller voir son mari en EMS. Elle a demandé qu’on passe «Con te partirò» (ndlr: «Je partirai avec toi»), d’Andrea Bocelli. J’ai pleuré comme un gosse.»

En 2023, il accepte de reprendre la matinale entre 6h et 9h, lui l’amateur de soirées animées. «C’était le jeu du tournus, et ma très grande fierté, c’est de ne pas avoir raté une seule prise d’antenne à 6h!»

Prendre des risques

Au final, pourquoi tout lâcher? «La Commune de Plan-les-Ouates m’a confié la mission d’organiser les festivités de ses 175 ans.» Le retour à l’événementiel, encore et toujours. Mais pas seulement: «J’ai grandi là-bas, c’est l’occasion de revoir plein de potes d’enfance et de me remettre à la gestion de projets, et si possible de gros projets.» Et tant pis si l’aventure genevoise est limitée à un an. Au contraire, il savoure cette part de risque et d’incertitude liée à «l’après».

Ce qui est sûr, c’est que son futur continuera de s’écrire dans le Chablais. «Je n’entends pas déménager, je reste conseiller communal à Aigle, président de l’Association pour la Jeunesse et de l’Union des sociétés locales. Qui plus est, depuis juin, j’ai accepté un mandat de la Ville pour dynamiser le marché du mardi et samedi. Et puis mes enfants résident à Aigle, j’ai fait ma vie ici. Et c’est en partie grâce à cette radio.»

Dès lors, tire-t-il définitivement un trait sur le monde de l’animation? «Ben, en fait, vous pourrez m’entendre lundi soir…, lance-t-il, clin d’œil en prime. J’ai accepté d’être pigiste pour dépanner. Mais cela restera très occasionnel.»