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Elle veut transformer son palais en résidence hôtelière

Mariza Durgnat – qui vit au troisième étage – aimerait insuffler encore plus de vie entre les murs du château veveysan.  | R. Brousoz 

Vevey
Exploitante de l’iconique Château de l’Aile, Mariza Durgnat souhaite y développer l’offre en hébergement. D’importants travaux sont mis à l’enquête.

Vu de la place du Marché, il a l’air d’un géant endormi. D’ailleurs, si vous demandez à quelqu’un de Vevey ce qu’il se passe derrière ses murs blancs, on vous répondra qu’on ne sait pas trop. Qu’il changera bientôt de propriétaire. Ou peut-être pas. Et c’est depuis la fin de sa spectaculaire rénovation en 2017 que le Château de l’Aile voit ainsi ses hautes flèches surmontées d’un immense point d’interrogation.

Mais voilà que le flou autour de son avenir commence à s’estomper. Avec cette première nouvelle: non, le chef-d’œuvre du néogothique vaudois reconstruit au milieu du XIXe siècle par Philippe Franel n’est pas à vendre. C’est du moins ce qu’annonce Mariza Durgnat, gérante de l’endroit et belle-fille du propriétaire, l’industriel allemand Bernd Grohe. «En 2018, la vente était effectivement le plan A, mais aujourd’hui ce n’est plus le cas», explique cette dynamique quadragénaire aux racines portugaises, maman de deux enfants.

Des balustrades à sécuriser

Issue du monde de l’hôtellerie et de l’événementiel – elle exploite des apparts-hôtels à Lisbonne – la maîtresse du Château de l’Aile veut y développer l’offre en hébergement. Si jusqu’à présent, il était possible de louer des chambres ponctuellement lors d’événements privés ou professionnels, son souhait serait de pouvoir accueillir des hôtes de façon permanente. Un changement d’affectation est d’ailleurs à l’enquête publique depuis le 7 mars. À terme, un appartement au rez-de-chaussée et quatre chambres au deuxième étage devraient être proposés.   

Pour acquérir ce nouveau statut, la partie principale du monument veveysan doit subir encore quelques aménagements intérieurs. «Ce sont des interventions minimes qui visent à le mettre aux normes», précise Christian Ferrari, architecte chargé du projet. Ainsi, des systèmes coupe-feu doivent être aménagés sur certaines portes. Et sur les terrasses donnant sur le lac, les balustrades seront équipées d’un grillage métallique. «Nous travaillons évidemment de concert avec la Division monuments et sites de l’État de Vaud.»

Un sauna dans la volière

Mais c’est surtout l’annexe nord de l’édifice qui fera l’objet du plus gros chantier. Partiellement rénovée, cette enfilade de quatre parties distinctes bordant la rue Louis-Meyer est aujourd’hui dépourvue d’affectation. À terme, cinq apparts-hôtels devraient y voir le jour. Le projet prévoit aussi une réception donnant sur la place du Marché, une salle de restauration et un jardin d’hiver. Originalité: l’ancienne volière sera réaménagée en zone de détente équipée d’un sauna.

Un système de boîtes

Toujours dans un souci de préservation patrimoniale, ces différents aménagements seront réversibles. «Notre souci est de ne pas être invasifs avec la structure existante, reprend Christian Ferrari. L’idée est donc de créer des espaces démontables – un peu comme des boîtes – qui vont s’insérer dans les volumes sans en prendre possession.» Une fois lancés, les travaux devraient durer deux ans environ. «Ce serait bien que l’on termine en même temps que le réaménagement de la place du Marché», espère l’architecte.

Le chantier devrait être couronné par un classement du château au rang des bâtiments d’importance nationale. La procédure avait d’ailleurs été lancée, avant que le propriétaire ne s’y oppose l’an dernier. «M. Grohe préfère attendre la fin des travaux», précise Christian Ferrari.