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Emmanuelle Robert nous rend « accro »

Emmanuelle Robert, écrivaine aiglonne à succès.   | © Slatkine

Littérature
L’autrice aiglonne à succès revient avec «Immaculée Connexion». Sa nouvelle enquête franchit la ligne entre passé poudreux et Vevey sous coke.

En 1985, une histoire retentissante partie d’un laboratoire de drogues, dans un chalet aux Paccots, défraie la chronique internationale. Le coup de fil met à mal la French Connexion et s’ancrera très largement dans l’histoire mondiale du trafic de drogues (lire encadré).

«Cette affaire me passionne depuis que je suis toute gamine», dit Emmanuelle Robert. Le point de départ de son nouveau roman est né du «télescopage de trois idées» qui l’habitent depuis longtemps: l’envie d’écrire sur quelqu’un qui s’enfuit de son travail; un questionnement personnel sur le fait que se laisser entraîner par les événements sans faire de choix, c’est aussi un choix; enfin, un intérêt pour l’affaire des Paccots.

Ainsi est né le nouveau thriller de l’écrivaine aiglonne. Épouse du municipal local et président du Grand Conseil Stéphane Montangero, la journaliste connaît le succès depuis son premier ouvrage, «Malatraix», confirmé par «Dormez en Peilz».

Symphonie en Noirs et «blanche»

Sur plus de 450 pages, l’histoire se déroule sans accroc ni fausse note. Le suspense est maintenu, dans cette intrigue dont le fil rouge est la drogue. On suit facilement les rails, devenant rapidement «accro» aux circonvolutions des personnages présents comme ceux du passé, rescapés de l’affaire des Paccots.

Les effets subsidiaires de ce vaste trafic se déroulent sur la Riviera, principalement à Vevey; du pain bénit pour Emmanuelle Robert qui a grandi à Montreux. Les personnages montent au temple Saint-Martin, se retrouvent au cimetière, déambulent ou vivent dans le quartier ouvrier et populaire de Plan-Dessus et ses vestiges des anciens Ateliers mécaniques, se retrouvent dans des troquets de la place.

En parlant de place, celle de la Gare, scène ouverte de la revente de produits stupéfiants dans l’Est vaudois, est au cœur de ce thriller. Dès lors qu’un dealer est abattu en pleine journée, les destins piquants de nombreux personnages vont s’entrecroiser, faisant ressurgir les démons du passé au cœur d’une symphonie en Noirs et blanche. Mais si la noirceur est au cœur du livre, l’espérance est toujours posée en filigrane. 

L’ouvrage ne manque pas de sel, d’humour et d’audace, faisant aussi la part belle à la femme. On y retrouve des amazones jet-setteuses avides d’argent, de luxe et/ou de sexe, une solide ancienne trafiquante à qui la société avait donné le Bon Dieu sans confession, une aide-soignante et une innocente et attachante mamie tentées par la revente… Suivez la ligne!

Plus d’infos: 
slatkine.com

 

« L’être humain continue à éprouver le besoin de rituels »

Le 11 novembre 1985, après de longues investigations dans le monde, plusieurs Polices cantonales arrêtent en même temps des malfrats suisses et français dont le point de ralliement était un modeste chalet dans la station des Paccots. Dans la cave de «L’Armailli», les pandores découvrent un laboratoire de transformation de morphine - base de l’héroïne pure. 10 kilos sont trouvés et l’estimation future parlera de 300 kilos passés par la Veveyse, direction les plages dorées et bas-fonds des «States». Cette saisie ébranle la French Connexion et poussera les auteurs de sa branche fribourgeoise en taule. Elle mettra aussi en lumière le parcours de François Scapula, stoppé net à Vevey. Ce petit délinquant marseillais a gravi les échelons de la criminalité, devenant LE «chimiste» expert. Connu sous le nom de «Scapu la Balance», il fera tomber nombre de caïds et petites mains. Emprisonné, «évadé», protégé, traqué par la mafia, il est mort l’an passé… chez sa mère, paisiblement.
Sources: journaux régionaux de l’époque

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