
 
													Florian (à g.) et Gilles Favre ont partagé la joie de leurs deux distinctions en direct avec leurs compagnes le 15 octobre dernier à Berne, lors du palmarès du Grand Prix du Vin Suisse. | B. Rüttimann
Au bout de la table du carnotzet, le mur et la tablette commencent gentiment à être trop étroits pour contenir toutes les distinctions maison. Au milieu des cadres et des trophées, le titre au Mondial du Pinot noir, avec le millésime 2018, attire le regard. Moins, tout de même, que la reluisante couronne de la Fête des Vignerons 2019, décernée à Jean-Noël Favre, le papa et patron de la cave familiale des Afforêts, dans la montée de la route des Ormonts, peu après Fontanney.
Les deux derniers trophées en date trônent au premier plan. Gilles et Florian, les deux fistons, 36 et 33 ans, sont revenus de Berne le 15 octobre avec quatre médailles du Grand Prix du Vin Suisse, dont deux d’or: une pour le meilleur Gamay (un Combaz-Vy de 2023), l’autre pour le «meilleur vin rouge monocépage issu d’une autre variété» (Le Baron des Afforêts, Cabernet Franc, 2023).
«On est forcément ravis et fiers, lance Florian. On a présenté quatre vins et tous ont fait une médaille. Dans cette salle de gala, devant des représentants de toute la viticulture suisse, être félicités par ses pairs, c’est assez honorifique, même si ces récompenses représentent aussi un atout marketing en plus.»
Jean-Noël Favre bombe d’autant plus le torse que la compétition compte parmi celles de référence: «Il y a des concours qui ne veulent rien dire, mais là, c’est du sérieux, avec les mêmes protocoles que Vinea à Sierre ou le Mondial du Chasselas à Aigle.»
Rouge passion
Qui plus est, les sésames décrochés à Berne ont distingué des rouges, «soit le corps de métier de notre domaine, plus de 70% des surfaces», précise Florian.
Dans la Cité de Calvin, il avait d’ailleurs pris un plaisir particulier à travailler le Gamay, si longtemps étiqueté comme vin de deuxième catégorie. «Or, c’est un cépage très qualitatif», ajoute-t-il. «Le plus beau à travailler», surenchérit Gilles.
Si ce dernier travaille sur le domaine depuis déjà une grosse décennie, Florian a fait son retour au bercail l’an dernier, après huit ans à officier comme œnologue de l’État de Genève. Les démarches sont en cours pour qu’ils reprennent le domaine l’an prochain, retraite de leur papa oblige. Ils représenteront la troisième génération d’exploitants.
De Nendaz à Aigle
Originaire du Valais, la famille Favre travaille 16 hectares de vignes, dont 7 en propriété. «Grosso modo, un tiers du raisin est mis en bouteille, un tiers à la vente et le dernier est travaillé en tâche pour la Commune d’Aigle et la maison Obrist», détaille Gilles. 
Les ceps des Afforêts s’étalent en contrebas de la cave, mais aussi entre Yvorne et Bex, ainsi que sur les coteaux de Fully et de Baar, commune de Nendaz, celle d’où sont arrivés les grands-parents Georges et Noëlle. 
«Le domaine est dispersé, un peu trop même…, avoue Florian. Notre Cabernet franc, qui a gagné l’or, n’est d’ailleurs pas AOC, parce qu’en partie produit en Valais. Mais nous pensons avoir la bonne vigne au bon endroit, même si cela nous vaut parfois quelques petits désaccords avec papa», sourit-il.
Des moyens modestes et un rêve
Dans le cellier, les cuves ne sont pas dernier cri, même si la pluie du jour arrose des tonneaux flambant neufs. Mais les Favre tiennent à leur statut de «petite cave». «On est des adeptes du système D quand il le faut, comme avec le recours à la fermentation à froid, reprend Gilles. De toute façon, le 99,9% du résultat final dépend de la qualité de la récolte. Bien sûr, avec le 0,1% restant, tu peux faire un grand vin ou tout louper, mais il faut avant tout un bon raisin.»
Les résultats semblent légitimer la philosophie maison. «Les mauvaises années, on produit 20’000 bouteilles, les bonnes jusqu’à 50’000, selon Florian, mais on vend toujours bien, avec des prix plutôt raisonnables, et en sachant nous concentrer sur des marchés de niche, ce qui nous met aussi un peu plus à l’abri des grosses difficultés actuelles du secteur viticole.»
Jean-Noël Favre ne cache toutefois pas son rêve: «Créer un lieu de dégustation et de vente ici, aux Afforêts, et construire une cave plus moderne et pratique en plaine pour améliorer notre travail de vinification.»
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