
Il était environ minuit lorsque Claire et son mari se sont retrouvés face à ce reptile long d’environ 85 centimètres. | DR
«Je rentrais de la balade du soir avec mon mari et mon chien, il devait être environ minuit», raconte Claire, une Villeneuvoise de 36 ans. «On a aperçu cette chose qui était presque jaune fluo, au bas d’une porte située juste à côté de notre immeuble. J’ai pensé qu’un enfant avait dû oublier un serpent en plastique. Et quand on s’est approchés, ça a commencé à bouger!»
Cette Chablaisienne n’aurait jamais imaginé se retrouver nez à nez avec un python royal dans sa rue. C’est pourtant bien ce qui lui est arrivé dans la nuit du 15 au 16 août. «Par réflexe, j’ai tout de suite appelé le 117. On m’a dit d’envoyer une photo du serpent. Après ça, on m’a rassurée en disant qu’il devait s’agir d’un python et que je ne risquais rien. Je l’ai surveillé en attendant les secours. Il avait l’air tranquille, il vadrouillait entre la porte et le milieu de la rue.»
Une vingtaine de minutes plus tard, un pompier est arrivé pour capturer le reptile long d’environ 85 cm. À l’aide d’un «crochet» – une longue tige en métal recourbée à son extrémité – il est récupéré pour être mis dans une caisse en plastique.
«Tout s’est bien déroulé», indique Yves Dubuis, commandant du SDIS du Haut-Lac. «Nous sommes formés pour intervenir vis-à-vis de ce qu’on appelle les NAC, les nouveaux animaux de compagnie.» Des cas qui, selon lui, restent toutefois assez rares. «Je me souviens d’un iguane il y a quelques années.» Et en matière de serpents? «Ce sont habituellement des couleuvres ou des vipères indigènes que l’on nous signale et que l’on relâche dans leur habitat naturel.»
Serpent de compagnie
Ce python royal, lui, ou python regius, ne sortait assurément pas de la réserve voisine des Grangettes. Originaire d’Afrique centrale, il est très prisé comme serpent de compagnie. «C’est probablement l’une des espèces les plus courantes en captivité sous nos latitudes», renseigne Michael Décosterd, cofondateur et vice-président de l’Association Reptiles Romandie, qui accompagne justement les services d’urgence pour faire face à ce genre de découvertes. Ce passionné a d’ailleurs été appelé pour identifier le spécimen retrouvé à Villeneuve et le garder chez lui avant qu’il soit confié à la SPA. «À ma connaissance, c’est la première fois qu’un python est retrouvé en liberté dans l’Arc lémanique.»
Michael Décosterd rassure: s’il mord parfois pour se défendre, ce reptile – qui peut atteindre une taille maximale d’1m50 – ne représente pas de danger pour l’être humain. «Il est aglyphe, explique le spécialiste. C’est-à-dire qu’il n’a pas de crochets à venin. Au pire, on s’en sortira avec une petite plaie à désinfecter.»
Quant à sa capacité à s’enrouler autour de ses proies pour les étouffer, seules les souris et autres petits rongeurs doivent s’en inquiéter. «C’est son unique régime alimentaire, il en mange environ une toutes les deux à trois semaines. Dans la nature, il ne représenterait pas une menace pour la biodiversité.»
Récupéré par son maître
Âgé d’environ deux ans, le pythonidé vadrouilleur – vraisemblablement un mâle – a été confié à la fourrière cantonale, sur le site lausannois de la Société vaudoise pour la protection des animaux (SVPA). Il a été récupéré ces derniers jours par son propriétaire.
Si l’hypothèse d’un abandon volontaire a été émise lors de la découverte du reptile, Michael Décosterd penchait déjà pour une évasion. «Si l’on souhaite s’en séparer, c’est un animal assez facile à placer, car bon nombre de gens en recherchent», explique le spécialiste, qui estime sa valeur marchande entre 50 et 500 francs. «Cela varie surtout en fonction de sa couleur. De nos jours, à la suite de croisements génétiques, il existe environ 7’000 coloris différents.» Et d’évoquer certains pythons vendus à plus de 20’000 francs.
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