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« Je vise haut, une médaille en tout cas »

La Bernoise Christa von Niederhaüsern se réjouit de retrouver la piste montheysanne, qu’elle juge «difficile et technique».  | D. Griffiths

VTT
Triple championne du monde de pump track, Christa von Niederhaüsern compte bien à nouveau s’illustrer à Monthey dans le cadre des Mondiaux. Prise de température avec la Bernoise une semaine avant le top départ.

À 27 ans, la Bernoise Christa von Niederhaüsern, déjà trois fois championne du monde, est la reine du pump track, ces courses si spectaculaires disputées sur des pistes truffées de bosses et de virages relevés en «pompant», et non en pédalant. Cette pédiatre de métier réussira-t-elle la passe de quatre aux Mondiaux de VTT, qui auront lieu du 30 août au 14 septembre à travers tout le Valais et dont elle est l’une des ambassadrices? Réponse le 4 septembre sur la piste de Monthey. 

À Monthey, vous figurerez parmi les grandes favorites ? 

– Eu égard à mon palmarès, on peut le penser. En tout cas, je vise haut, au moins une médaille. Mais le jour J, tout peut se passer. Pour gagner, il faut vraiment que tout fonctionne. 

Une certitude, vous êtes la grande dame du pump track. 

– C’est ce que les gens disent, mais je ne me considère pas comme cela. Il ne faut surtout pas se reposer sur le passé. Je m’entraîne toute l’année pour progresser encore. 

Que pensez-vous de la piste de Monthey ? 

– Technique, difficile, exigeant une grande concentration, elle me convient bien. En 2024, nous y avons disputé deux courses. L’une était qualificative pour les Mondiaux, l’autre pour les Championnats suisses. J’ai gagné les deux. 

En 2019, lors des seuls Mondiaux disputés en Suisse, à Oberried (FR), vous aviez remporté le bronze. Bon ou mauvais souvenir ? 

– Il y avait beaucoup de monde, ma famille pour m’encourager. De ce côté, ça reste un super souvenir. Mais sur le moment, j’étais déçue, car je n’avais pas réussi à conserver mon titre remporté l’année précédente. 

Autre déception, les Mondiaux de l’an dernier à Durban en Afrique du Sud… 

– Oui, j’ai fini 6e, mon pire résultat depuis la création des Mondiaux en 2018. C’est la seule fois où je ne suis pas montée sur le podium. À un moment, je suis presque tombée, j’ai raté plein de petits trucs. 

Vous dites former une grande famille avec vos concurrentes ? 

– Où qu’on soit dans le monde, on passe une semaine ensemble à chaque compétition. On loge dans le même hôtel, on mange et on fait plein d’activités ensemble. Mais le jour de la course, on ne se fait aucun cadeau!  

Comment se déroulent les courses ?

– En général, nous sommes une trentaine au départ et les manches éliminatoires ont lieu au fil de la journée. Puis suivent les demi-finales et la finale. On s’élance les unes après les autres pour une course de 20 à 30 secondes pas plus. Aucune erreur n’est permise.  

Qu’aimez-vous dans le pump track ? 

– L’extrême précision qu’exige ce sport. Pour réussir une bonne manche, tout doit être parfait. Quand on y parvient, qu’on fait tout juste, c’est un sentiment très intense. 

La vitesse s’acquiert non pas en pédalant, mais grâce à des mouvements de pompage… 

– On donne juste quelques coups de pédales pour se lancer. Puis effectivement, on pompe avec les bras et les jambes. Pédaler n’est pas interdit, mais cela ralentit. 

Sur les vidéos, on vous voit parfois rouler uniquement sur la roue arrière. Pourquoi ? 

– C’est plus efficace pour franchir les bosses les plus raides, pour garder l’élan, la vitesse. Sur deux roues, on risque de taper dans la bosse. 

Comment avez-vous commencé ce sport ? 

– On faisait du BMX avec mon frère cadet et Renato Rufener, mon petit ami aujourd’hui, quand, lors d’une compétition au Liechtenstein, on a décidé les trois de s’essayer au pump track. J’ai gagné la course et sur la lancée, j’ai remporté mon premier titre de championne du monde. 

C’est un sport fun en plein développement, surtout chez les plus jeunes. 

– Deux mondes totalement différents coexistent. Les pistes de pump track servent de terrains de jeux aux familles. On peut y faire du vélo, de la trottinette, du skate, du in line (ndlr: roller). Souvent, tous ces gens ignorent qu’il existe des compétitions de haut niveau en pump track. 

Aujourd’hui vous êtes pédiatre. Pourquoi ce choix ? 

– Durant mes études de médecine, j’ai effectué des stages dans différents départements. Et de tous, c’est la pédiatrie que j’ai préférée. On rigole beaucoup avec les enfants. Depuis septembre, je suis médecin assistante. 

Comment avez-vous réussi à concilier études et sport de haut niveau ?  

– Grâce à une organisation très stricte. J’ai toujours avancé dans les deux domaines parallèlement. Je n’ai jamais repoussé un examen. 

Même si vous avez tout gagné, vous gardez la même motivation ? 

– J’aime la compétition et je ne songe pas à arrêter pour l’instant. Et quand ce jour arrivera, je continuerai à faire du pump track pour le plaisir. 

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