
Dans cette aventure grecque, Johan Lobmeyer devra tenir 36 heures sans manger. | J. Lobmeyer
Quelques jours avant son départ, Johan Lobmeyer prépare son paquetage. À 37 ans, il s’apprête à vivre une expérience unique: l’Agoge. Cette compétition alliant force, endurance et vitesse se déroulera à Sparte, en Grèce, dès le 31 octobre.
«L’Agoge fait référence à la Grèce antique. C’était le système de formation obligatoire des jeunes Spartiates. Sa version moderne, reprise par Spartan Race, leader mondial des courses d’obstacles, est une épreuve où la surprise fait partie intégrante du périple.» Cet habitant de Chernex donne pour exemple une précédente édition en Mongolie, où les participants avaient dû construire un camp de base, tirer à l’arc et traverser un lac de montagne avec tout leur équipement.
Attention à ne rien oublier!
Cette année, le programme est tout aussi redoutable: «Nous savons seulement que notre sac pèsera au minimum 14 kg, que nous devrons parcourir plus de 116 km à travers les montagnes de la région de Sparte, avec plus de 5’300 mètres de dénivelé en moins de 36 heures, et qu’aucune nourriture ne sera autorisée.»
Pour le reste, la liste est précise: lampe frontale et de secours, gourdes, système de purification d’eau, 30 m de corde, mousqueton d’escalade, bâtons lumineux, feutres indélébiles, rouleau adhésif, outil multifonction, sacs poubelle et imperméable, papier toilette, chaussures et vêtements techniques, gants de travail, couverture de survie et bâche militaire. Sans oublier trousse de premiers secours, crème solaire, sacs Ziploc, récipient étanche de 30 ml, tasse de camping, 15 euros en espèces, bloc-notes imperméable, électrolytes… Et pas le droit à l’erreur! Lors du contrôle du sac pendant le briefing, tout élément manquant entraîne la disqualification immédiate du participant.
Concilier famille, travail et sport
Le parcours, profondément ancré dans l’histoire locale, débutera à 4 h du matin à Sparte. Les athlètes traverseront les montagnes sacrées du Taygète, ses reliefs escarpés, ainsi que divers sites culturels et historiques. Ils devront affronter un terrain particulièrement exigeant. Chaque édition est unique. La dernière remontant à 2022, en Slovaquie.
Ce défi grec nécessitera de pousser dans ses retranchements. Mais pas de quoi décourager Johan Lobmeyer. «Je cherche le dépassement de soi. J’aimerais aussi montrer aux autres parents qu’il est possible de concilier famille, travail et sport», souligne cet entrepreneur, consultant et formateur, père d’une petite fille de 11 mois.
Pour se préparer au mieux, il s’est appuyé sur l’expertise du champion suisse Manuel Dufaux, fondateur de la salle d’entraînement Lionswill à Monthey et Noville. «En août, j’ai atteint un pic d’entraînement de 100 km et 5’000 mètres de dénivelé, avec un sac de 18 kg sur le dos. J’ai complété par du renforcement musculaire et j’ai bénéficié de conseils spécialisés pour l’équipement, ainsi que d’un suivi médical bimensuel.»
Le Montreusien participe régulièrement à des Spartan Race plus courtes (5, 10 ou 21 km) ou à des formats d’endurance de 4 à 12 heures. En parallèle, il a aussi peaufiné chaque détail: étanchéité du matériel, techniques de survie, gestion du sommeil, avec l’appui de Nicolas Laurent, un ancien participant de l’Agoge.
Une fondue qui se mérite
Du côté des frais de participation, tout a été autofinancé: inscription, voyage, matériel, cela lui revient au total à 3’000 francs. Quant au fait de rester 36 heures sans nourriture, Johan Lobmeyer préfère en sourire: «Je m’attends à quelques hallucinations… mais ce sera une excellente excuse pour partager une fondue à mon retour!» Et d’enchaîner: «Bouger un peu chaque jour est le plus beau cadeau qu’on puisse s’offrir. En affrontant la difficulté à l’entraînement, on devient ensuite plus résilient face aux obstacles du quotidien.» Passionné, mais amateur, il s’entraîne lors de son temps libre.
Johan Lobmeyer reste convaincu que cette course sera une expérience inoubliable. «Ma famille me soutient, même si je dois l’avouer, certains s’inquiètent aussi. Mes amis sont partagés: plusieurs pensent que c’est de la folie, d’autres avant tout une belle aventure. Quoi qu’il arrive, je serai fier d’avoir participé et je continuerai. Ce sport m’aide à prendre soin de moi et à me dépasser!
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