Le luxe, toujours une valeur sûre

Dans un contexte marqué par les incertitudes économiques et géopolitiques, la Riviera vaudoise continue d’attirer une clientèle fortunée. La stabilité politique, la robustesse du franc suisse et un environnement fiscal favorable renforcent l’attrait du pays, et plus particulièrement de la région lémanique.
Dès 2025, le Canton de Vaud devrait introduire des mesures fiscales avantageuses, notamment une limitation de l’impôt sur la fortune et des réductions d’impôts, selon l’étude publiée par Naef Prestige | Knight Frank. Cette évolution devrait accélérer l’intérêt des investisseurs internationaux pour le marché immobilier local.

Tendances contrastées sur la Riviera vaudoise
Le marché immobilier de luxe de Villeneuve à Lavaux reste dynamique malgré certaines fluctuations. Montreux et Vevey demeurent des zones prisées, mais les profils des acquéreurs évoluent. «Montreux a longtemps séduit une clientèle du Moyen-Orient, en raison de son climat tempéré et de sa discrétion. Cependant, avec les changements climatiques, ces acheteurs sont moins nombreux», observe Thomas Geiser, courtier résidentiel de luxe chez Naef Vevey.
Par ailleurs, les restrictions légales ont limité la présence d’acheteurs russes. Aujourd’hui, le marché est dominé par des acquéreurs européens, principalement français, ainsi que quelques Britanniques et Américains. «Les expatriés de grandes entreprises, comme Nestlé, Philip
Morris ou Tetra Pak, restent actifs, mais leur préférence se porte sur des biens de standing plutôt que sur le très haut de gamme», précise Thomas Geiser.
Un marché réglementé et une offre limitée
Les restrictions légales encadrent fortement le marché immobilier de la région. Le texte de la Lex Weber restreint ainsi l’acquisition de résidences secondaires, notamment dans les nouvelles constructions, limitant ainsi l’offre à Montreux. «L’offre se raréfie, ce qui impacte les transactions», souligne l’expert. De plus, certaines Communes, comme Vevey, interdisent la vente aux étrangers non résidents, tandis que d’autres, telles que Veytaux et Villeneuve, restent plus accessibles.
Le marché de Villeneuve est freiné par l’invalidation de son Plan général d’affectation (PGA), qui place la commune en zone de réserve et bloque tout développement immobilier. «Seules quelques exceptions en centre-ville échappent à cette restriction», précise-t-il.
En revanche, Vevey bénéficie d’un certain dynamisme grâce à la présence de multinationales et d’une activité locale soutenue. «Vevey attire principalement une clientèle locale, illustre-t-il. Mais nous avons récemment enregistré la vente d’une propriété au bord du lac pour 30 millions.»

Perspectives et évolutions
Malgré une baisse des volumes de vente l’an passé, les prix des biens de prestige restent stables, portés par la rareté de l’offre et une demande constante. «Nous avons traversé une période d’incertitude, mais une baisse des taux d’intérêt est attendue en juin, ce qui devrait redynamiser le marché», prévoit le courtier.
Si le segment du très haut de gamme demeure une niche, le marché des biens entre cinq et six millions attire toujours les acheteurs français et européens. «L’attrait de la Suisse pour son système financier, sa sécurité et son cadre de vie reste un atout majeur», conclut-il. Dans ce contexte, l’immobilier de prestige autour du lac Léman confirme sa résilience, offrant aux investisseurs un marché stable et porteur, à l’abri des turbulences économiques internationales.