On votera bien sur Frience

Les citoyens de Gryon voteront sur le principe de rendre le plateau de Frience inconstructible, malgré le retour en arrière de la Commune de Gryon sur sa première version de planification et l’abandon de tout volet hôtelier sur ce site réputé pour sa nature, son lac et son télébob. 

L’Association pour un tourisme écologiquement responsable (ATER) a en effet déjà collecté plus du double des signatures nécessaires, avant même le délai du 30 septembre. «Nous devions récolter 156 signatures et nous en sommes à 390», selon Jean-Michel Amiguet, président et opposant entendu par l’Exécutif gryonnais à la mi-août. Elles ont été déposées ce matin.

La Municipalité avait pourtant communiqué avoir entendu l’appel des opposants à la mise à l’enquête d’octobre 2024. «Nous proposons d’adapter les zones prévues à Frience, en nous concentrant sur le sport et les loisirs, et en excluant tout nouvel hébergement quel qu’il soit, explique le municipal Eric Chabloz, répétant ce qu’il a dit au Conseil communal le 15 septembre. Les possibilités d’activités en amont de ce secteur sont également restreintes.» Ces modifications feront l’objet de deux mises à l’enquête complémentaires «d’ici début novembre», précise l’élu.

Pour rappel, le plan initial mis à l’enquête en octobre 2024 avait pour but de réduire le nombre de lits potentiel à l’Alpe des Chaux (périmètre qui inclut Frience) d’environ 3’000 à 450, mais il prévoyait aussi quelques zones pour de potentiels projets hôteliers ou para-hôteliers et le développement d’activités ludiques (notamment une luge d’été). 

Une nécessité de voter

L’association avait décidé en janvier de lancer une initiative communale, avec succès. La décision municipale n’aurait-elle pas pu convaincre l’ATER de renoncer? «Le fait que 38% du corps électoral ait déjà signé est un signal très fort et nous nous devons d’aller de l’avant pour toutes ces personnes, lance Jean-Michel Amiguet. Ne serait-ce pour éviter de nouveaux projets de ce type-là, comme ce fut déjà le cas il y a 18 ans.»  Un dernier point qui fait référence au projet à 600 millions qui prévoyait 2’000 lits à Frience. En 2008, la population avait refusé à 70% la vente des terrains aux promoteurs en votation. 

Pour l’ATER, «ce rendez-vous démocratique doit être l’occasion d’engager un débat constructif entre citoyens et autorités sur l’avenir du tourisme à Gryon».