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« Pour eux, ce tournoi, c’est comme la Ligue des champions »

Franc succès pour l’édition 2025 de «Graines de foot» à Saint-Légier. 500 juniors, 56 équipes et 150 bénévoles étaient présents ce dimanche à Praz-Dagoud.  | Creacom

Football
Dimanche, Saint-Légier a accueilli la traditionnelle finale de «Graines de foot». 56 équipes de juniors âgés de 8 à 12 ans se sont affrontées sous un soleil de plomb. Reportage.

Il reste quelques secondes dans cette finale des juniors E (10 et 11 ans) de «Graines de foot», au centre sportif de Praz-Dagoud, entre Terre Sainte et Vevey. Le score est toujours de 0-0 dans un duel très serré, lorsque sur un super coup franc joué à deux, Marc (11 ans) envoie une prune en pleine lucarne. 

C’est gagné dans un délire total. Ses copains n’en finissent pas de féliciter le héros du jour. Julien, l’entraîneur de Terre Sainte, partage totalement le bonheur des petits. «Cela fait trois ans qu’on a la même équipe. Je suis super fier, c’est magnifique. Marc est un très bon tireur qui s’apprête à rejoindre le Team Vaud.»

Un peu plus tôt dans la partie, Milan, le gardien, avait sauvé son équipe au prix d’une belle parade et toute l’équipe scande son prénom. Nello, son papa, est au bord des larmes. «Pour eux, c’est un peu la Ligue des champions. J’ai adoré ce tournoi si bon enfant.» 

Dimanche, sous un soleil de plomb, Saint-Légier a donc accueilli ce qui est une tradition du foot vaudois, les finales de «Graines de foot», réunissant 56 équipes et quelque 500 juniors D, E et F, âgés de 8 à 12 ans. Autant d’équipes qui s’étaient qualifiées au préalable lors de tournois organisés aux quatre coins du canton.  

Des matches à foison

Membre du comité du FC Saint-Légier et président du comité d’organisation, Roan Laliberté (35 ans) ne cache pas sa fierté d’avoir mis sur pied un événement d’une belle ampleur. «Cela a nécessité bien quelques mois de travail. Une vidéo promotionnelle nous a permis de recruter les 150 bénévoles. Ici, nous avons les meilleurs juniors du canton. Comme entraîneur, j’ai gagné une fois «Graines de foot» avec les D de Saint-Légier. Comme joueur, en revanche, j’y ai participé plusieurs fois, sans résultat, mais toujours avec le même plaisir!» 

Dès 8h du matin et jusqu’aux finales en fin d’après-midi, les équipes ont enchaîné une dizaine de matches par une chaleur étouffante sur les six petits terrains aménagés pour l’occasion. Le public, très nombreux, était en bonne partie composé des parents de ces jeunes talents.   

«Allez Milan!», «Allez Adrien!», «On croche les gars, on ne lâche rien!», partout on entend les mêmes encouragements. Paul, 9 ans, haut comme trois pommes, vient de marquer deux des trois buts qui ont permis aux juniors F de Pully de dominer Jorat-Mézières, sous le regard de Matthieu, son petit frère de 7 ans, arborant un maillot du Barça et d’Aurélie, sa maman, aux anges. «Paul est tellement content qu’on vienne le supporter», raconte cette dernière. Il n’est pas encore 11h du matin et les F du Stade Nyonnais se reposent sous leur tente avec déjà quatre matches dans les mollets, trois victoires et un nul. «Ils sont déjà fiers d’avoir remporté le tournoi de qualification de Gingins, mais ça fait trois nuits qu’ils ne dorment plus à l’idée de venir ici», sourit Gzim, leur entraîneur. 

Liesse et chaudes larmes

À chaque but, sur les six terrains, les mêmes effusions de joie enfantines résonnent. Un bonheur si sincère, si naturel. Les scènes de liesse côtoient pourtant des petits drames, tant l’engagement de ces petits est total. Des E de Jorat-Mézières, Alexandre (10 ans) n’en finit pas de pleurer, inconsolable, allongé sur le gazon après avoir provoqué un penalty lors de la demi-finale perdue contre Terre Sainte. «Ce n’est pas de ta faute», lui glisse David, son coach, en le prenant dans ses bras. 

Les plus doués jouent par moments de manière un peu trop individualiste, mais déjà à cet âge-là, les belles combinaisons ne manquent pas. Entraîneur bien connu en Suisse, Yves Débonnaire est épaté. «On retrouve ici les vertus du football de rue. Il y a de la joie, du plaisir, ils osent, ils essaient, ça court, ça bouge. Et quelle émotion quand ils marquent des buts, c’est très touchant.» 

Côté fair-play, les enfants montrent l’exemple en se tapant dans les mains après chaque match. Ce qui n’est pas le cas, comme trop souvent, de tous les parents, dont certains en fin d’après-midi, chaleur et bière aidant, ont lancé quelques quolibets aux arbitres, ce qui a provoqué une remise à l’ordre du speaker au micro: «Les parents, je vous rappelle que vous êtes là pour encourager, sinon vous faites un cours d’arbitre.» Même son de cloche provenant directement de l’un de ces jeunes hommes en noir: «95% des parents sont corrects, mais il y en a quelques-uns qui se prennent eux-mêmes pour l’arbitre. Et à leurs yeux, leur gosse n’a jamais tort…» 

Heureusement, il n’y a eu aucun dérapage majeur. Et la fête a été belle jusqu’à la remise des prix. Ce dimanche restera inoubliable pour tous ces jeunes mordus, vainqueurs ou non.  

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