Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Riveneuve et le Pôle Santé du Pays-d’Enhaut en danger

Selon Anne Weill-Lévy, cette décision de coupe est «une mise à mort» des plus petites institutions. | E. Dottrens

Blonay et Château-d’Œx
Les besoins en liquidités du Canton ont poussé le Conseil d’État à annoncer des diminutions importantes dans le financement aux hôpitaux et pôles de santé. De quoi menacer l’avenir de ces deux institutions.

Le monde de la santé vaudois est en effervescence depuis les récentes annonces cantonales de réduction budgétaire pour les établissements hospitaliers. Dans le but de réduire sa dette, le Canton de Vaud prévoit de diminuer de 20 millions de francs les subventions aux hôpitaux en 2026.

De quoi faire trembler les petits établissements de santé de la Riviera et du Pays-d’Enhaut, des régions d’autant plus vulnérables qu’elles sont vieillissantes et décentrées. Engagée depuis 2023 dans la remise sur pied de l’établissement de Château-d’Œx, Anne Weill-Lévy qualifie cette décision «d’irrespectueuse et non-démocratique».

Risques de faillite

«C’est une mise à mort. Dans nos régions, on tue deux institutions qui s’occupent des plus vulnérables», poursuit la présidente du Conseil de fondation du Pôle Santé du Pays-d’Enhaut.

En 2025, ce dernier recevait un peu plus de 6 millions de francs. Si les annonces actuelles se confirment, ce montant sera abaissé à près de 1,6 million pour 2026.

La Fondation Riveneuve, à Blonay, verra quant à elle ses prestations d’intérêt général se réduire comme peau de chagrin, soit une diminution de 1,1 million (-70 %). Ici aussi, c’est également la colère qui prédomine. «Les soins palliatifs, ce n’est pas un luxe, rappelle sa directrice Catherine Dorogi. On n’y vient pas par plaisir. Une majorité d’entre nous va passer par cette étape un jour.»

Un risque de faillite existe pour les deux établissements. «Nous avons un service de soins palliatifs très spécialisé avec un personnel hautement qualifié. À partir du moment où on va toucher au personnel, les conséquences peuvent être dramatiques à très court terme. Cela peut aller jusqu’à une fermeture», déplore la directrice de Riveneuve.

Les deux responsables sont catégoriques: leurs hôpitaux, même si leurs finances n’ont pas toujours été au plus stable, sont actuellement sur la pente montante. «On est conscients qu’il y a un redressement à faire, mais cela fait deux ans qu’on y travaille, relève Catherine Dorogi. On a réorganisé des services, réduit les coûts, on réfléchit au quotidien à nos pratiques. Et en 2024, on a eu une excellente année.»

Recherche de solutions

D’ici à ce que ces coupes prévues soient acceptées – ou non – par le Grand Conseil lors du vote du budget en décembre, Anne Weill-Lévy et Catherine Dorogi ne restent pas les bras croisés. «Nous allons écrire à la conseillère d’État Rebecca Ruiz et nous allons activer notre réseau.»

À Riveneuve, l’analyse des possibilités est en cours. «On a des propositions. Mais il faut surtout pouvoir dialoguer de manière intelligente entre les différents acteurs concernés, pas uniquement sur la base de fichiers Excel déconnectés de la réalité», lance Catherine Dorogi.

L’avenir de ces deux établissements pourrait donc se jouer en décembre, selon la décision prise par les députés. Affaire à suivre.

GALERIE