
Line Pillet a créé le brevet fédéral de spécialiste en gestion de PME, en partenariat avec l’USAM et plusieurs associations professionnelles. | ZA-B photoLAB
Line Pillet, quel est l’objectif de cet accompagnement et à qui est-il destiné?
– Le but de notre programme est de permettre de transformer l’expérience professionnelle en compétences certifiées, grâce à un accompagnement spécifique. Notre public cible, ce sont les femmes à la direction d’entreprises familiales.
C’est ce que vous appelez la Validation des Acquis de l’Expérience (VAE)?
– Oui, cela consiste à amener la preuve des compétences que vous avez développées au cours de votre expérience professionnelle au fil des ans, afin d’obtenir une reconnaissance officielle de ces compétences, en l’occurrence par le brevet fédéral de spécialiste en gestion de PME. On peut aussi accéder à ce titre par formation modulaire ou par voie mixte.
Pourquoi remettre le projecteur sur la VAE?
– On parle beaucoup aujourd’hui de la pénurie de personnes qualifiées, alors que de nombreuses femmes travaillent dans des entreprises familiales depuis des années, mais sans toujours se rendre compte des compétences qu’elles ont acquises. Cette action vise donc à sensibiliser ces personnes à l’importance de faire reconnaître leurs acquis.
Cette voie n’a donc pas eu jusqu’ici le succès escompté?
– Au départ, en 2013, le brevet a été conçu pour répondre prioritairement aux besoins des femmes indépendantes et dirigeantes de PME, ayant une longue expérience professionnelle, mais sans reconnaissance officielle sous forme de diplôme. Toute la première volée est passée par la VAE, mais depuis, sur près de 900 diplômées, la grande majorité a opté pour la formation modulaire, et seulement une quarantaine pour la VAE.
Comment l’expliquez-vous?
– La principale raison est la méconnaissance de la VAE. Les premières années, on a beaucoup communiqué à ce sujet, notamment en mettant en avant les parcours des lauréates. On pensait que l’intérêt suivrait naturellement, mais on constate que sans une communication ciblée régulière, les gens oublient que cette possibilité existe. Une autre raison est que certaines personnes se demandent si la validation des acquis offre la même reconnaissance que la formation modulaire. En réalité, quelle que soit la voie que vous choisissez, vous devez démontrer les mêmes compétences. L’avantage pour une personne qui a l’expérience est de pouvoir toujours rattacher une compétence à une situation professionnelle concrète, ce qui n’est pas forcément le cas pour quelqu’un ayant suivi la formation en école.
Concrètement, en quoi consiste cet accompagnement?
– Il s’agit d’une approche structurée visant à accompagner les candidates dans la compréhension du référentiel de compétences sur lequel repose l’évaluation. L’objectif est de pouvoir revisiter leur expérience professionnelle en identifiant les situations dans lesquelles elles l’ont acquise et d’en amener les preuves. La VAE a aussi tout son sens dans le cadre de la transmission d’une entreprise, en permettant un diagnostic global qui dépasse la seule dimension financière et valorise le réseau et les savoir-faire, qui constituent un véritable capital.
Cela existait-il déjà avant?
– Oui, mais avec le temps, de nouvelles problématiques sont apparues, comme les enjeux liés à la durabilité des entreprises, les impacts de la digitalisation et la pénurie de personnel. Il importait donc d’actualiser l’accompagnement pour qu’il réponde pleinement aux réalités actuelles.
Pourquoi relancer la VAE sur Vaud et Neuchâtel?
– Nous avons réalisé un sondage au sein de l’Association Femmes PME Suisse romande, et c’est là que le potentiel pour démarrer s’est révélé le plus important, avec un bassin de population suffisant. L’accompagnement sera d’abord destiné spécifiquement aux femmes, puis, si le projet rencontre le succès escompté, il pourra être étendu à d’autres cantons et ouvert également aux hommes.
Pourquoi l’ouvrir uniquement aux femmes pour l’instant?
– L’idée est de travailler en petits groupes, et il est parfois plus facile d’échanger entre femmes autour de situations comparables qui peuvent être parfois délicates, avec des imbrications entre la vie personnelle et la vie professionnelle.
Est-ce une démarche militante?
– Les femmes jouent un rôle essentiel dans le tissu économique et nous voulons les sensibiliser, quel que soit leur parcours, à l’importance de se former en continu. Même sans formation initiale, il est possible de s’inscrire à la VAE si l’on a une expérience professionnelle d’au moins huit ans à un poste de direction dans une PME. Nous leur disons: vous avez de l’expérience, mettez-la en lumière! Le fait d’avoir un titre est si important en Suisse, et cela permet de prendre pleinement conscience de sa propre valeur.
Plus d’infos: femmespme.ch
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