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Un district aux pieds de géants

Pour rendre visible et faire vivre le projet, un géant «modèle réduit», réalisé par un artiste pour l’exposition de Bossonnens, est aujourd’hui installé devant l’Hôtel Corbetta, aux Paccots. Les quatre statues en bois pourraient atteindre 18 à 20 mètres de haut.  | DR

Tourisme
Jouant son avenir, les Paccots pourraient devenir le pôle d’un parc d’attractions, avec l’apparition de quatre colosses en bois de plus de quinze mètres de haut sur les collines. Un projet «fou».

L’hiver à peine passé, l’heure est plus que jamais au renouveau sur les hauts de Châtel-Saint-Denis. L’enneigement cette année a permis une belle saison de ski. «En plus de nos habitués locaux, beaucoup de Vaudois, de Genevois sont venus, ou revenus», se réjouit Gilbert Coquoz, président de Destination Veveyse, la nouvelle société qui a repris, début 2024, les remonte-pentes Corbetta et permet d’assurer les cinq prochaines années.

Si bien qu’on croit aux perspectives de la vision, esquissée en 2019, pour un développement touristique sur les quatre saisons et qu’il est maintenant temps de faire avancer ce monde des géants. L’idée de réaliser un site naturel d’attractions, un peu comme à Neckertal dans le Toggenburg, a été amenée par l’agence lucernoise Erlebnisplan. «La première fois, j’ai d’abord pensé qu’ils étaient un peu fous», confie Gilbert Coquoz.

Des colosses de 20 mètres de haut

Mais l’image de ces géants incarnant la région a séduit. Et fait son chemin depuis. Même s’il est encore dans une phase «de travail de l’ombre», le projet est ardemment soutenu par l’Association des communes de la Veveyse (ACV) et la Commune du chef-lieu. L’enthousiasme de Gilbert Coquoz autour de ces quatre sympathiques gigantesques personnages est contagieux, «les idées fourmillent».

Le positionnement a graduellement évolué, au fil des contraintes de terrain, comme les zones d’alpage ou les zones de forêt par exemple. L’éclairage nocturne empêche aussi qu’ils se trouvent exposés tout au sommet. Cependant, leur emplacement est aujourd’hui «presque» défini. Première figure emblématique habillée du bredzon, «l’Armailli» devrait prendre place sur la pente de Borbuintze.

D’une hauteur de 18 à 20 mètres, ces personnages de bois seront comme une tour. En y accédant par l’intérieur, le capet de ce personnage devrait servir de terrasse, avec la vue sur le Léman et le Jura. Second colosse, «le Charpentier» devrait s’ériger sur le versant d’en face, à proximité des caisses actuelles des remonte-pentes et des parkings, mettant notamment en valeur les nouvelles techniques des métiers du bois.

Parcours sous la canopée

Troisième statue, «la Dryade» est la protectrice de la forêt. Elle permettra d’atteindre la canopée, avec une passerelle sécurisée permettant un parcours spectaculaire à la cime des arbres. Plus loin, le site de Rathvel devrait accueillir «la Fromagère», une figure qui fera la part belle aux produits d’artisanat. Autour de ces géants se concentreront des places de jeux et des attractions.

L’idée: depuis la tête d’un géant, on peut apercevoir le suivant et le rejoindre. Le site abritera aussi un parcours de luge d’été sur rail. Il pourrait aussi se compléter avec le petit train déjà existant. À terme, certaines attractions pourraient aussi être organisées à d’autres endroits du district, comme à l’emplacement des anciennes mines à Saint-Martin. «Un projet qui n’est ainsi pas seulement celui des Paccots, mais bien de la région Veveyse», relève Gilbert Coquoz.

Ce projet gigantesque, qui nécessite des investissements estimés entre 15 et 18 millions de francs, pose bien sûr des défis de faisabilité, de financement, de sécurité, et d’aménagement du territoire. Il passera par une modification du plan directeur et ne devrait pas voir le jour avant 2028. En attendant, un «modèle réduit» de géant est déjà posé dans la cour du Château de Châtel-Saint-Denis et voyage, afin de rendre le projet visible «et le faire vivre».

Choix du bois à l’étude

Le projet est une aubaine pour cinq à six étudiants de l’École suisse du bois, à Bienne, qui planchent déjà actuellement sur ces géants. Il faut notamment déterminer les types les plus durables, afin que les statues puissent vivre jusqu’à 50 ans, mais aussi travailler avec des produits naturels, comme l’huile de lin par exemple. Ces figures monumentales devront parfois également être assemblées ou articulées avec des structures de métal. Il s’agit enfin de respecter et d’intégrer les nouvelles techniques et cycles de travail du bois, qui, selon le nouveau plan de la Confédération, doit pouvoir être réutilisé trois fois.