L’Est vaudois se pare d’un toit pour sans-abris

C’est un soulagement. L’Est vaudois va de nouveau pouvoir proposer une solution aux personnes dans le besoin pour passer la nuit au chaud. Lors de la dernière séance du Conseil communal de l’année, la municipale Gabriela Kämpf a tenu à informer l’assemblée délibérante de l’ouverture d’un centre d’hébergement d’urgence. «Soucieux du sans-abrisme dans la région, nous avons tenu à empoigner ce dossier. Nous sommes parvenus à monter une solution en deux semaines!»

Car le Conseil d’État a récemment décidé de réaffecter la construction de protection civile du Panorama en plein centre-ville. L’ouvrage sera désormais en gestion communale à partir du 1^er janvier 2026. Fermé depuis le 13 mai dernier, il a réouvert ce lundi. Une solution bienvenue durant cette période de grands froids, les personnes dans le besoin étant jusqu’alors redirigées à Lausanne. «C’est une excellente nouvelle, a réagi Grégoire Gavin (décroissance alternatives). Nous attendons également le soutien des autres Communes, car Vevey ne doit pas être la seule à s’investir dans cette problématique.»

À titre plus large, l’hébergement d’urgence est saturé dans le canton de Vaud. En comptant Vevey, 300 places d’accueil sont disponibles, pour une population de sans-abri estimée entre 370 et 430 personnes.

«Une solution, faute de mieux»

Cet espace souterrain est destiné à un usage civil. Baptisé «Le Lien-Vevey», il est ouvert sept jours sur sept, de 21h à 8h30, et accueille un total de 24 lits, répartis sur trois dortoirs pour les hommes et une pièce pour les femmes.

L’exploitant de l’hébergement d’urgence – conventionné par la Direction générale de la cohésion sociale cantonale – pouvait compter sur cet ouvrage de protection, contrôlé par la PCi cantonale, uniquement sur dérogation. Conséquence: il ne pouvait pas être investi plus de 89 jours consécutifs, soit environ trois mois, législation oblige. Bien que l’ouvrage doive encore être mis aux normes, il est possible de l’exploiter à des fins civiles, moyennant des mesures de sécurité. «Une solution provisoire, afin de garantir un accueil durant l’hiver», confirme Susanne Flückiger du Département vaudois de la santé et de l’action sociale.

La task force – composée de représentants de la Direction générale de la cohésion sociale et de la Ville de Vevey – est en effet toujours en recherche d’autres locaux. «Notre volonté est de faire fonctionner cet hébergement d’urgence, sans nous substituer aux acteurs sociaux locaux, confirme Gabriela Kämpf. L’objectif reste de trouver un bâtiment pérenne, mais il y a désormais une solution, faute de mieux.»