«Ce qui me ferait frissonner? Avoir un gros accent haut-valaisan»

Des idées claires, de l’ambition, mais sans perdre de sa simplicité. La Haut-Valaisanne Carole Moos (41 ans), membre de la direction générale de Téléverbier et citoyenne de Martigny, a été choisie en novembre pour succéder à Samuel Bonvin à la tête de la société MyExpo, organisatrice d’événements, en premier lieu la Foire du Valais. Rencontre.

Après plus de dix ans à Téléverbier, vous avez fini par en avoir marre de toute cette neige, c’est ça?

Absolument pas! On ne peut pas en avoir marre de ce cadre incroyable. Mais il est vrai qu’après onze ans en tant que membre de la direction de Téléverbier, je me sens prête pour une nouvelle aventure.

Vous êtes plutôt Mont-Fort ou Mont-Gelé?

Définitivement Mont-Fort! C’est le point culminant du domaine, la vue y est à couper le souffle et on y accède été comme hiver. Il y a une autre raison: étant une skieuse moyenne, le Mont-Fort est plus accessible, ce n’est pas un itinéraire hors-piste comme le Mont-Gelé. On m’a toujours dit que j’y arriverais très bien, mais psychologiquement, je suis plus rassurée au Mont-Fort.

Qu’est-ce qui est plus glaçant: avoir l’accent du Châble ou de Martigny?

Heureusement pour moi, mon accent du Châble n’était pas trop marqué… sinon je ne suis pas certaine qu’on me comprendrait du premier coup! (rires) Quant à l’accent de Martigny, je dirais qu’il me faudrait peut-être un peu d’entraînement pour l’apprivoiser. Mais entre nous, le vrai frisson, ce serait sans doute d’avoir l’accent du Haut-Valais!

D’ailleurs, comment on dirait à Brigue: «Mince, je ne peux plus faire de bonhomme de neige ici en bas!»

Vous savez, le haut-valaisan ne s’écrit pas, ou alors phonétiquement. Ca donnerait quelque chose comme: «Mist, hiä unina chenne wer kei schneema meh buewe!»

L’ambiance de Noël parfaite, c’est quoi pour vous?

Depuis onze ans, mes Noëls tombent toujours en pleine période d’intense activité, et même si je les passe en famille, j’avoue ne pas avoir eu souvent l’occasion d’en profiter pleinement. Avec l’âge et la maturité, je travaille à changer les choses sur cet aspect-là. Pour moi, l’ambiance de Noël parfaite, ce serait tout simplement d’être entourée des personnes que j’aime, de partager un vrai moment ensemble autour d’un bon repas et de beaux vins, car je suis une grande épicurienne.

Pour la raclette de Nouvel-An, vous avez le droit de prendre autre chose que du Bagnes?

La réponse est très clairement: NON! (rires)

Mais si vous pouviez quand même, vous la prendriez où la meule?

Avec mes origines haut-valaisannes, j’irai à Goms, ils y font d’excellents fromages.

Le Nouvel-An, ça va être petits fours au foie gras et champagne au «W» à Verbier ou techno et vodka redbull au Kheops?

J’adore cette question! Mon entourage vous confirmera que je me sens très à l’aise dans les deux! Mais vu mon parcours et ma carrière débutée dans l’hôtellerie de luxe à Genève et à l’Hôtel du Lac à Vevey, je vais choisir la première option.

Le vertige, quand on est une femme de montagne, on ne connaît pas, j’imagine. Mais prendre les rênes d’une manif qui attire 250’000 personnes, ça ne donne pas un peu le tournis?

Je suis obligée de vous corriger, je ne suis pas une femme des montagnes, mais une citadine de Sion qui s’est adaptée au monde de la montagne. Et donc, j’ai bien le vertige! Cependant, j’aime sortir de ma zone de confort et je me fixe des objectifs très élevés. La première compétitrice avec laquelle je me bats, c’est moi-même.

Être la première femme à la tête de la Foire du Valais, c’est ce que vous aviez demandé au Père Noël?

On m’interroge souvent sur cet aspect. Je suis évidemment très fière, comme je l’ai été à Téléverbier, où certains ne me donnaient pas une année dans ce monde de mecs! Mais ce n’était pas une de mes motivations premières quand j’ai postulé à MyExpo. Ce que je souhaitais vraiment, c’était prendre la direction générale d’une PME reconnue et mettre en avant mes compétences acquises au fil du temps. Le Père Noël m’a entendue et je l’en remercie, je ne pouvais pas souhaiter mieux!

Qu’y avait-il d’autre sur la liste?

Mon vœu le plus cher, c’est de clôturer la saison à Verbier sur un hiver record et laisser une équipe fière du travail accompli, prête à relever les défis de demain.

La Foire du Valais en hiver, vous y pensez?

Pour moi, la Foire du Valais, c’est un patrimoine, un événement chargé d’histoire, profondément ancré dans le cœur du public et je ne le vois pas changer de période.