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Un couloir d’immeuble transformé en dépotoir

Qui s’amuse à «décorer» le sous-sol de cet immeuble veveysan? Pour l’heure, le mystère reste total.  | DR

Vevey
Des bouteilles et berlingots vides se sont amoncelés au sous-sol d’un bâtiment locatif. Des incivilités dont ni l’auteur, ni les motivations n’ont été identifiés

On pourrait y voir une sorte de performance artistique. Mais le sentiment qui domine chez les habitants de cet immeuble veveysan, c’est surtout la lassitude. Depuis plusieurs mois, le sous-sol de ce bâtiment situé au numéro 21 de la rue Louis-Meyer, au bord de la Veveyse, s’est transformé en véritable dépotoir. Bouteilles en PET, berlingots de lait ou canettes: le petit corridor qui donne accès au parking, aux caves et aux buanderies se voit continuellement orné de contenants en plastique vides.

«Ça a commencé avec des bouteilles coincées entre un radiateur et le mur. Puis ça a continué sur l’autre radiateur. À présent, ça se poursuit sous la cage d’escalier. À mon avis, ça va finir par des poubelles entières!», dépeint Marc-André*, un locataire que nous avons pu contacter. 

Si «l’œuvre» grossit au fil des semaines, son auteur ou auteure agit encore dans le plus grand secret. Un habitant de l’immeuble? Une personne de l’extérieur? Le mystère reste total. «Il est assez simple de ne pas se faire prendre, ajoute Marc-André. C’est un endroit où l’on entend facilement quelqu’un qui viendrait du couloir ou de l’ascenseur.»

Pas plus de clarté non plus quant à la motivation qui se cache derrière ces abandons de détritus. Parmi les hypothèses qui circulent, on évoque notamment des soucis d’ordre psychologique. «Ou alors est-ce que c’est une manière de dénoncer l’absence de container PET dans l’immeuble?»

Quoi qu’il en soit, c’est surtout au concierge que l’on pense. «En septembre, il nous a dit qu’il ne toucherait plus rien jusqu’à Noël», dit Marc-André. En clair: ce n’est pas son boulot, et il a surtout bien d’autres choses à gérer. L’amoncellement s’est donc poursuivi dans ce corridor, envahissant le quotidien des habitants qui vivent dans la dizaine d’appartements répartis sur les cinq étages.

Pas de prise de conscience

Contactée, la régie lausannoise chargée de l’immeuble se dit au courant que de tels agissements existent. Elle conteste néanmoins que l’amoncellement dure – comme le disent certains habitants – depuis trois mois. Selon elle, les bouteilles et canettes visibles sur la photo seraient apparues en quelques jours.

«Nous avons sensibilisé les locataires à la présence des encombrants», fait savoir son responsable du département gérance, qui assure avoir agi «en temps et en heure avec toute la diligence nécessaire». «Notre souhait initial était que les auteurs – dont nous ne connaissons pas l’identité – se rendent compte eux-mêmes des désagréments causés et agissent de manière responsable. Cette prise de conscience n’a pas eu lieu, nous nous réservons le droit d’envisager certaines mesures plus contraignantes.» Et d’informer pour conclure: «Le concierge a tout débarrassé.» Place nette a donc été faite. À voir si elle le restera longtemps.   

*Prénom d’emprunt

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