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L’Aigle-Leysin, un trait d’union de 125 ans

Les officiels et autorités ont tous salué l’esprit des pionniers de l’Aigle-Leysin qui ont imaginé ce lien «entre plaine et montagne» il y a 125 ans.  | Transports Publics du Chablais

Mobilité
Plus qu’un simple anniversaire: les célébrations prévues pour la ligne de train rappellent les enjeux et une vision à long terme.

«L’Aigle-Leysin n’est pas seulement une ligne de train, c’est une artère vitale pour ce coin de pays.» Malgré l’ambiance décontractée du rendez-vous organisé il y a quelques jours à la gare du Feydey pour les 125 ans de la ligne, la conseillère d’État Nuria Gorrite a eu des mots forts sur les hauts de Leysin. 

Entre deux petits fours et morceaux de la fanfare locale, elle a réitéré la volonté cantonale de consolider un maillon de mobilité qui s’apprête à entrer dans une nouvelle dimension grâce aux 130 millions de francs octroyés par la Confédération l’automne dernier. Deux funiculaires, trois gares modernes et un hub sont prévus à l’horizon 2033 pour desservir la station, amener les voyageurs au départ de la télécabine et assurer une cadence à la demi-heure.

Des pionniers au futur

Les anniversaires sont avant tout des occasions de célébrer et de reparcourir l’histoire (voir ci-dessous). Olivier Français, président des Transports Publics du Chablais, société qui exploite l’AL, a salué les pionniers. «Il fallait être gonflé à la fin du XIXe pour imaginer un train reliant plaine et montagne, a-t-il lancé. De 35’000 usagers en 1906, nous en sommes à 400’000, un nombre qui a doublé ces seules 20 dernières années.»

Le syndic d’Aigle Grégory Devaud a insisté sur l’importance «régionale» de l’AL, ainsi que son rôle pour désengorger les routes durant les pics d’hiver. À ce propos, il n’a pas manqué de faire allusion à sa proposition de tunnel à travers la montagne d’Yvorne aux Ormonts, refusée au Grand Conseil en début d’année (voir édition 190, 12 février 2025), mais toujours dans un coin de son esprit. Non moins colossale, la mise en site propre du train ou en souterrain pour désengorger le centre-ville de sa cité d’Aigle reste «un rêve à l’horizon 2045-50».

Son homologue syndic de Leysin, Jean-Marc Udriot, a quant à lui évoqué deux
échecs qui ont fait office de points de départ. D’abord, celui de la fusion Aigle-Leysin-Yvorne en 2011, qui l’a conforté dans l’importance d’insister sur un axe montagne-plaine. Plus encore, en 2008, le non définitif à un prolongement de l’AL jusqu’au restaurant sommital du Kuklos. «De là, le début de la réflexion qui a mené au programme <Leysin 365 degrés> pour connecter les mobilités, le centre de Leysin et les activités 4 saisons.» 

Pour Norbert Zufferey, directeur de Chablais Région, qui coordonne les gros projets de la région avec les autorités, «l’AL est un outil incroyable pour relier les populations et faire en sorte que le Chablais soit un lieu de vie avec de la richesse, des emplois et des perspectives de développement».

Une expo et une fête

Les TPC ont prévu plusieurs actions pour rendre hommage à l’AL, «ce pan du patrimoine ferroviaire vaudois».

Une exposition gratuite à la gare du Feydey, ouverte jusqu’à la fin de l’année, sur les 125 ans d’histoire.

Un dépliant distribué gratuitement dans les gares et points de vente TPC avec des photos d’archives et les principales étapes de l’aventure Aigle-Leysin.

Une affiche commémorative vintage, réalisée par l’illustrateur Pierre-Abraham Rochat, à la vente dans les gares TPC.

Des billets dégriffés sur la ligne AL les samedis et dimanches de juin à septembre, jusqu’à 30% de réduction.

Un jeu de piste en plein air dès le mois de juillet.

Une fête populaire le 11 octobre. www.tpc.ch/loisirs-et-tourisme/offres/al-125ans/

L’AL en quelques dates

1885 Les premières discussions. L’héliothérapie fait la renommée de Leysin, mais il faut entre 3 et 5 heures de diligence pour y arriver

1891 Demande de concession le 10 septembre

1900 On inaugure la ligne le 1er novembre, on l’ouvre aux voyageurs le 6

1906 L’Office fédéral des transports de l’époque oblige les autorités à construire une deuxième gare au village, en plus de celle du Feydey

1946 On investit dans de nouvelles automotrices pour plus de performance et de confort

1991 Les discussions démarrent pour un prolongement jusqu’au Kuklos. Un serpent de mer de 17 ans, mais le projet ne se fera jamais

1999 Les quatre lignes de train de montagne du Chablais valdo- valaisan (AL, BVB, ASD, AOMC) se regroupent. Les Transports Publics du Chablais sont nés

2016 Le Grand Conseil vaudois octroie 3,6 millions de francs pour étudier un prolongement du train jusqu’au départ de la télécabine

2024 En octobre, la Confédération dit oui pour le financer et débloque 130,2 millions de francs

2033 C’est l’horizon pour voir réalisé ledit prolongement

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